L’excellent « The last tree » en VOD à partir du 25 mars

The last tree est un film très attachant sur l’adoption. Et ce du point de vue de l’enfant. Tout en parlant de l’importance du retour aux racines.

Dans The last tree, avec sa sensibilité, Shola AMOO montre que la Nature peut sauver les jeunes d’un mauvais pas. Avec ce clin d’œil à l’environnement, le réalisateur britannique promène le spectateur de la campagne anglaise au Nigéria en passant par le sud de Londres. En offrant au spectateur un voyage très touchant, mais aussi rempli de sens.

Shola-Amoo
Shola Amoo, réalisateur ©The last tree

Un beau film à voir

Cette fiction, écrite et réalisée par Shola Amoo, est inspirée de sa propre vie. Ici Amoo rend hommage aux femmes, aux enseignants. Tout en critiquant certains hommes, les croyances absurdes, la religion, aussi les opportunistes qui s’enrichissent en profitant de la naïveté des gens.

De plus, ce long métrage est d’une beauté éclatante ! Au-delà d’être très bien filmé, The last tree met en scène de bons acteurs connus et inconnus. Comme Denise Black (Mary, la mère adoptive), Gbemisola Ikumelo (Yinka, la mère biologique), Nicholas Pinnock (Mr Williams), Tai Golding (Femi enfant). Et, bien sûr, dans son premier rôle, le beau Sam Adewunmi (Femi adolescent).

Le film The last tree

Femi-et-Mari
Femi et Mary, sa mère adoptive ©The last tree

Femi, 11 ans, est d’origine nigériane. Avec sa mère adoptive, Mary, il vit à la campagne en Angleterre. Ici, en pleine nature, Femi est entouré d’amour et de sécurité. Avec ses copains, blancs, de l’école, il court en toute liberté à travers les jolis champs du Lincolnshire. Où ces enfants s’amusent à jouer au ballon, aux accolades, avant de crier, chacun à sont tour, très fort : « Nous sommes le clan des loups ». Femi est toujours le dernier, mais son cri est celui qui fait de l’écho. Entouré d’air pur, le garçon est aussi en contact avec les animaux. Il peut donc contempler les vols des oiseaux, observer le déplacement d’une grosse fourmi ou d’une araignée…

Mais, un jour, la vie de Femi, ou mieux la vie d’Olufemi Olawale, va complètement basculer. Car sa mère biologique, Yinka, veut le récupérer pour l’emmener chez elle à Londres. Du coup Mary manque à la promesse faite à Femi, auquel elle est très attachée. Étant une femme droite, Mary ne peut pas imposer ses sentiments face à ceux de sa mère.

Femi-et-Yinka
Femi et Yinka, sa mère biologique ©The last tree

En clair, Femi est choqué, mais il obéit. Alors il laisse une partie de son enfance, où tout était beau et propre, pour vivre en ville avec une inconnue. Pour lui c’est un changement radical. Mais c’est également douloureux pour ses deux mères.

Ainsi, dorénavant, Femi devient un enfant solitaire, silencieux, enfermé dans un HLM dont l’ascenseur « sent la pisse ». Le jeune anglais se sent sans repaires. En outre, Yinka est autoritaire, dure, exigeante. Elle l’oblige à faire le ménage, le frappe, le punit.

Un exemple de femme battante

Mais ses exigences cachent aussi un vrai amour maternel, parce que Yinka est une femme courageuse. Elle se débrouille, avec deux boulots, pour élever seule son enfant afin qu’il puisse suivre ses études. Un matin avant l’école, Yinka dit à Olufemi qu’il est issu d’ « une famille croyante » et que son « prénom signifie Dieu m’aime ».

Sauf que ce changement d’école est aussi radical pour lui. Car, dans cette nouvelle école, Femi n’est pas à l’aise. De surcroît, il est réprimandé dès son premier jour. Pourtant, contrairement à l’école rurale, ici il y a bien plus de mixité et seule son institutrice est blonde.

Femi en phase adulte

Le temps passe, Femi grandit comme il peut. Maintenant, c’est un bel adolescent d’environ 16 ans. Par contre, il ne s’entend toujours pas avec Yinka. Leur relation est toujours tendue. « Ça galère » dit-il à Mary. À cette phase difficile de l’adolescence s’ajoute la crise d’identité, puisque Femi sent également le manque du père. Dont les souvenirs sont très lointains.

Mr-Williams-et-Femi
Mr Williams et Femi ©The last tree

Résultat, comme beaucoup d’adolescents qui s’ennuient Femi se lie d’amitié avec un voyou, Mace (Demmy Ladipo), dont il devient « le lieutenant ». Dès lors Mace l’initie aux gains faciles et à la violence des caïds. D’un autre côté Femi est attiré aussi par une jolie fille au longs cheveux bleus nattés, Tope (Ruthxjiah Bellenea). Or celle-ci est le souffre douleurs de ses copains à l’école.

En revanche, au milieu de tout ça, un homme jouera un rôle très important dans la vie du jeune Femi. C’est son professeur, Mr Williams. Ce personnage empathique devient son garde fou. Car il peut comprendre ce qu’il vit. Bref, Mr Williams lui parle de la douleur de se sentir abandonné, de son père, de sa mère adoptive. Il lui explique que les voyous qu’il fréquente ne sont pas des amis. Et lui affirme que, s’il étudie correctement, il a toute les capacités pour réussir ses examens.

Retour aux sources

Femi-(Sam-Adewunmi)
Femi (Sam Adewunmi) ©The last tree

Femi écoute Mr Williams et, pour se concentrer sur ses études, part dans le Lincolnshire. Où il retrouve Mary qui a adopté un autre enfant, « un frère » pour lui.

De retour chez Yinka il passe ses examens. Puis, avec sa mère biologique, ils vont voir son père en Afrique.

Enfin, tout en parlant de l’adoption The last tree met en valeur les femmes et parle du problème de l’immigration. Cette fiction touche à plusieurs problèmes de l’actualité avec un regard tout a fait poétique.

The last tree, de Shola Amoo, est un film remarquable à ne pas manquer. Il sort ce 25 mars exclusivement en VOD sur Universciné, Orange, Itunes, Google et Amazon, vu que les salles de cinéma sont toujours fermées en France.

NOLDS.