Club du Choro de Paris – 22 ans en Europe

C’est en 2001, dans la capitale française, que la Brésilienne Maria Inês Guimarães crée le Club du Choro de Paris pour divulguer cette musique festive de l’autre côté de l’Atlantique.

CLUB DU CHORO DE PARIS est aussi la première école à enseigner le Choro en Europe. Cette année ce Club fête ses 22 ans. Et des manifestations sont en cours pour les élèves du club mais aussi pour le public en général. Le club est également un lieu de partage qui favorise des rencontres avec des musiciens brésiliens célèbres. Ces rencontres peuvent avoir lieu au Brésil ou en France. Afin de transmettre leur savoir aux élèves du club, jouer ensemble dans des rodas (rondes, cercles) de choro ou dans des concerts.

Qu’est-ce le Choro ?

Le mot « choro » signifie « pleur » en français et « chorinho » est son diminutif. Sauf que, malgré son nom, ce style de musique populaire n’est pas du tout triste. Il est très joyeux. Avec un rythme rapide, des variations, des syncopes, des improvisations. Et tout ça lui donne un charme hors norme, au-delà d’inciter à danser.

Depuis quand le Choro existe-il ?

Le Choro ou Chorinho est un style d’interprétation né à Rio, au XIXè siècle, suite à la mode de la polka, de la quadrilla, de la mazurka, de la valsa.

Le Club du Choro de Paris fête ses 22 ans

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Club du Choro de Paris

Dans le cadre de ses activités, ce 12 janvier, à Paris 75007, au boulevard Saint-Germain-des-Prés, le Club du Choro a donné un concert à la Maison d’Amérique Latine.

Avec Maria Inês Guimarães au piano, Filipe Dourado à la petite guitare brésilienne à 4 cordes appelée cavaquinho, le guitariste Caio Márcio Santos, et le percussionniste Wander Pio au tambourin nommé pandeiro au Brésil.

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Joaquim Callado

Alors parmi les titres joués l’on entend « Flor amorosa », Fleur amoureuse en français. Une musique du grand compositeur et flutiste Joaquim Antônio da Silva Callado (1849 – 1880). À l’époque, ce pionnier du Choro est reconnu comme la personnalité la plus importante de cette musique unique et plaisante.

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Baden Powell

Aussi les excellents musiciens Filipe Dourado, Caio Márcio Santos et Wander Pio interprètent le choro « Chará » de l’immense guitariste et compositeur Baden Powell de Aquino (1937 – 2000).

Quelques maîtres du Choro

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Chiquinha Gonzaga, compositrice, pianiste

Parmi les nombreux compositeurs virtuoses du Choro, la première femme connue est Francisca Hedwiges Gonzaga (1847-1935). Cette musicienne classique surnommée Chiquinha Gonzaga compose « O Abre alas », en 1899, pour le premier Carnaval officiel brésilien. En outre Chiquinha est un exemple de femme libre, ce qui est très rare à l’époque à Rio de Janeiro.

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Heitor Villa-Lobos
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Ernesto Nazareth

Mais il faut citer surtout le pianiste Ernesto Nazareth (1863-1934) considéré le plus grand et le plus influent dans ce style. Reconnu même par le magnifique polyinstrumentiste Heitor Villa-Lobos (1887-1959) comme « la véritable personnification de l’âme musicale brésilienne ». Par ailleurs, c’est en Europe dans les années 1920 que Villa-Lobos(*) compose la plupart de ses Choros.

Pixinguinha-compositeur-musicien
Pixinguinha

Mais aussi le merveilleux flutiste, saxophoniste, Pixinguinha (1897-1973), surnom de Alfredo da Rocha Vianna Jr, dont le jour de naissance, 23 avril, est devenu le Jour national du Choro au Brésil. En outre, à propos de Pixinguinha un très beau biopic lui rend hommage. Ce film était, l’année dernière, dans la programmation du Festival du cinéma brésilien de Paris.

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Jacob do Bandolim
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Altamiro Carrilho

Sans oublier, entre autres, le mandoliniste Jacob do Bandolim ou mieux Jacob Pick Bittencourt (1918 – 1969), le flutiste Altamiro Aquino Carrilho (1924 – 2012) et la propre Maria Inês Guimarães.

Maria Inês Guimarães

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Maria Inês, Guimarães, compositrice, pianiste

Quant à Maria Inês Guimarães elle est née, en 1959, à Uberaba (Minas Gerais, Brésil). En fait, cette musicologue a plusieurs cordes à son arc. Car au-delà d’être la présidente du Club du Choro de Paris, elle est aussi la créatrice du Festival et Rencontre International du Choro.

Or cette pianiste douée et pédagogue utilise la méthode circulaire pour enseigner la musique. Une méthode imbattable qui consiste à beaucoup écouter la musique, la chanter avant de la lire sur le papier, beaucoup répéter jusqu’à l’apprendre par chœur.

Au-delà de tout ça Maria Inês Guimarães travaille avec la danse, le cinéma, le théâtre. Où elle compose, par exemple, en 2010, la musique de la pièce de Laurent Gaudé « Le sang des femmes », dirigée par Brigitte Damiens. En 2012, elle compose et crée sur piano préparé, la musique pour des pièces de Corinne Kemeny de la compagnie Feu Follet : « Un trône pour un tyran », inspirée de William Shakespeare, puis « Merlin » et « Orphée ».

Et parmi sa belle discographie, voici trois CD à écouter à volonté : « Villa-Lobos saudades das selvas brasileiras », « Norte et Sul », « Primavera » avec une pochette du sympathique artiste Kinkas Caetano.

À ne pas oublier, cette année, du 24 au 26 mars, le 19è Festival international de Choro de Paris sous la direction artistique de Maria Inês Guimarães.

Bref, essayer le Choro c’est l’adopter !

NOLDS.

Note :

(*) À Paris 75008, Villa-Lobos, le musicien aventurier, créateur des Bachianas brasileiras, a une table qui lui est dédiée à l’Hôtel Bedford où il séjourne à chaque voyage. Gérard Berrut, héritier du Bedford se souvient que quand il arrivait de l’école il savait si Villa-Lobos était là, grâce à la bonne « odeur de ses cigares », raconte-t-il dans un échange avec Regard’Infos.

Mais, avant Villa-Lobos, au Bedford allait le dernier et remarquable empereur du Brésil Dom Pedro II (1825 – 1891) qui disait être « né pour la culture et les sciences ». Il y recevait de nombreux artistes, peintres, écrivains, compositeurs. Et, ce charmant lieu, était aussi l’hôtel préféré de Camille Saint-Saëns (1835 – 1921) et Gabriel Fauré (1845 – 1924).