« Je suis toujours là » livre bouleversant et film oscarisé
Marcelo Rubens Paiva auteur de Je suis toujours là est à Paris. La mise en scène de son livre par Walter Salles offre un premier Oscar au Brésil.
JE SUIS TOUJOURS LÀ, Ainda estou aqui en brésilien, est en effet un succès national et international. Aussi bien pour le livre de Marcelo Rubens Paiva, traduit en plusieurs langues, que pour le film de Walter Salles. Dont Marcelo est l’un des scénaristes.
Parmi les très nombreux prix conquis, ce long métrage reçoit l’Oscar du meilleur film international, remporte le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise. Et l’excellente Fernanda Torres devient la première brésilienne à avoir le prix de la Meilleur actrice aux Golden globes, pour le rôle d’Eunice Facciolla Paiva jeune.
Le film Je suis toujours là

Or ce film parle de la disparition à Rio en 1971 de l’ingénieur et ex-député travaillistes Rubens Beyrodt Paiva, 41 ans, père de l’auteur du livre, interprété par le formidable acteur Selton Mello. Ça se passe lors de la dictature au Brésil (1964 – 1985) à Rio de Janeiro et à São Paulo où réside cette famille humaniste et pacifiste.
Aussi le cinéaste Walter Salles est un ami d’enfance de Ana Lúcia Paiva, fille du milieu du couple Facciolla Paiva. Selon Nalu, « le film est fidèle » à leur vécu. « Même la maison(1) est pareille », précise-t-elle lors de sa projection à Paris le 1er mai au Festival de cinéma brésilien. Nalu ajoute que « par ses mimiques Selton Melo ressemble beaucoup » à son père, qu’il « incarne à la perfection ». Par ailleurs, dans ce sens, Selton a reçu le prix Grande Otelo du meilleur acteur.
Triste tropique
Mais, au Brésil, l’extrême droite vise par son négativisme à boycotter le film. Ainsi le député Eduardo Bolsonaro(2), encore en poste, parle d’une « dictature inexistante » et qualifie Walter Salles de « psychopathe cynique ». Parce que, dans une interview, le réalisateur rapporte que « le public américain s’est identifié avec “ Je suis toujours là ”. Car le film reflète des questions d’autoritarisme, telles que celles en actualité aux États-Unis ».
Sans oublier qu’avec ces personnages l’extrême droite, adeptes de fakenews, le Brésil est devenu un pays partagé.
Voilà pourquoi ce mercredi 22 octobre à la Sorbonne nouvelle campus Nation, lors de la rencontre avec Marcelo Rubens Paiva, le public entonne « Non à l’amnistie ». Afin que Jair Bolsonaro reste en prison. Un événement organisé par le professeur de Littérature brésilienne, Leonardo Tonus.
Marcelo Rubens Paiva à Paris
Après l’Espagne et l’Italie, l’auteur est à Paris aussi pour le lancement, dans la langue de Molière, de ses livres Je suis toujours là et Rubis sur l’ongle.
Bref le film Je suis toujours là est dans les salles en France depuis le 15 janvier. Où les livres de Marcelo Rubens Paiva sont édités par Decrescenzo.
Et « le buste de Rubens Paiva est au Sénat au Brésil » informe Marcelo Freixo président d’Embratur, à Paris,le 1/5/25.
NOLDS.
Notes :
(1) La maison des Rubens Paiva au Leblon n’existe plus, au coin de la Delfim Moreira avec la rue Almirante Pereira Guimarães. Alors Walter Salles a trouvé sa sœur jumelle au quartier de l’Urca. Les deux maisons sont l’œuvre du même architecte. Suite au film, désormais cette maison appartient au patrimoine et est un lieu à visiter.
(2) Eduardo Bolsonaro est l’un des quatre fils de l’ancien président Jair Bolsonaro (2019 – 2023). En outre ce député en poste au Brésil depuis 2015 représente, en Amérique latine, l’organisation The Mouvement de Steeve Bannon.
Or ces négationnistes s’inspirent de l’assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021pour pousser au saccage, à Brasília, le 8 janvier 2023, du Palais présidentiel du Planalto. Ainsi que celui de la Cour suprême et du siège du Congrès lors du retour de Lula à la présidence de la république (2003 – 2011, 2023 – actualité).
Alors en septembre Jair Bolsonaro est condamné à 27 ans de prison pour avoir tenté ce coup d’État après sa défaite à l’élection de 2022. Où, notamment, il était prévu l’assassinat de Lula. C’est aussi un procès historique. Car pour la première fois un ex-président est condamné pour de tels faits au Brésil. Mais sa défense pense déjà à de possibles recours.
En fait beaucoup de nostalgiques de la dictature sont encore au Parlement. Voilà pourquoi la loi d’amnistie de 1979 reste en vigueur garantissant l’absence de poursuites contre les criminels de la junte militaire.

