« Je suis toujours là » livre bouleversant et film oscarisé

Marcelo Rubens Paiva auteur de Je suis toujours là est à Paris. La mise en scène de son livre par Walter Salles offre un premier Oscar au Brésil.

JE SUIS TOUJOURS LÀ, Ainda estou aqui en brésilien, est en effet un succès national et international. Aussi bien pour le livre de Marcelo Rubens Paiva, traduit en plusieurs langues, que pour le film de Walter Salles. Dont Marcelo est l’un des scénaristes.

Parmi les très nombreux prix conquis, ce long métrage reçoit l’Oscar du meilleur film international, remporte le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise. Et l’excellente Fernanda Torres devient la première brésilienne à avoir le prix de la Meilleur actrice aux Golden globes, pour le rôle d’Eunice Facciolla Paiva jeune.

Le film Je suis toujours là

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NOLDS, Ana Lúcia Paiva et son fils, Assemblée nationale le 20/6/25 ©Duda Tawil

Or ce film parle de la disparition à Rio en 1971 de l’ingénieur et ex-député travaillistes Rubens Beyrodt Paiva (interprété par le formidable acteur Selton Mello), père de l’auteur du livre. Ça se passe lors de la dictature au Brésil (1964 – 1985) à Rio de Janeiro et à São Paulo où réside cette famille humaniste et pacifiste.

Aussi le cinéaste Walter Salles est un ami d’enfance de Ana Lúcia Paiva, fille du milieu du couple Facciolla Paiva. Selon Nalu, « le film est fidèle » à leur vécu. « Même la maison(1) est pareille », précise-t-elle lors de sa projection à Paris le 1er mai au Festival de cinéma brésilien. Nalu ajoute que « par ses mimiques Selton Melo ressemble beaucoup » à son père, qu’il « incarne à la perfection ». Par ailleurs, dans ce sens, Selton a reçu le prix Grande Otelo du meilleur acteur.

Triste tropique

Mais, au Brésil, l’extrême droite vise par son négativisme à boycotter le film. Ainsi le député Eduardo Bolsonaro(2), encore en poste, parle d’une « dictature inexistante » et qualifie Walter Salles de « psychopathe cynique ». Parce que, dans une interview, le réalisateur rapporte que « le public américain s’est identifié avec “ Je suis toujours là ”. Car le film reflète des questions d’autoritarisme, telles que celles en actualité aux États-Unis ».

Sans oublier qu’avec ces personnages l’extrême droite, adeptes de fakenews, le Brésil est devenu un pays partagé. Rub

Bref le film Je suis toujours là est dans les salles depuis le 15 janvier. Et le livre de Marcelo Rubens Paiva est traduit en français aux éditions Decrescendo.

NOLDS.

Notes :

(1) La maison des Rubens Paiva au Leblon n’existe plus, au coin de la Delfim Moreira avec la rue Almirante Pereira Guimarães. Alors Walter Salles a trouvé sa sœur jumelle au quartier de l’Urca. Les deux maisons sont l’œuvre du même architecte. Depuis le film cette maison appartient au patrimoine et devient un lieu à visiter.

(2) Eduardo Bolsonaro est l’un des quatre fils de l’ex-président Jair Bolsonaro (2019 – 2023). En outre ce député en poste au Brésil depuis 2015 représente, en Amérique latine, l’organisation The Mouvement de Steeve Bannon.

Or ces négationnistes s’inspirent de l’assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021pour pousser au saccage, à Brasilia, du Palais présidentiel du Planalto. Ainsi que celui de la Cour suprême et du siège du Congrès le 8 janvier 2023 lors du retour de Lula à la présidence de la république (2003 – 2011, 2023 – actualité).

Ainsi en septembre Jair Bolsonaro est condamné à 27 ans de prison pour avoir tenté ce coup d’État après sa défaite à l’élection de 2022. Où, notamment, il était prévu l’assassinat de Lula. C’est aussi un procès historique. Car pour la première fois un ex-président est condamné pour de tels faits au Brésil. Mais sa défense pense déjà à de possibles recours.

En fait beaucoup de nostalgiques de la dictature sont encore au Parlement. Voilà pourquoi la loi d’amnistie de 1979 reste en vigueur garantissant l’absence de poursuites contre les criminels de la junte militaire…