Lavage de la Madeleine ce dimanche 15 septembre

Ce magnifique rituel afro-brésilien fête sa 22è édition à Paris. Avec son traditionnel défilé coloré, suivi d’un lavage floral des marches de l’église de la Madeleine.

LE LAVAGE DE LA MADELEINE est une initiative du Bahianais Roberto Chaves. Un artiste universitaire de la Sorbonne qui, en 2002, l’a importé du Brésil à Paris.

Le rassemblement part de la place de la République à midi, pour une procession joyeuse d’environ 4 km jusqu’à l’Église de la Madeleine dans le 8ème arrondissement. Où une prière est faite avant la bénédiction, donnée par un prêtre catholique et un babalorixá(*), dans une communion de croyances.

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Lavage de la Madeleine 2024

Le Lavage de la Madeleine inspiré du Bonfim da Bahia

Ce rassemblement est, au départ, une tradition en hommage au « Senhor do Bonfim ». Il s’agit d’une tradition religieuse qui s’oppose au racisme. Elle débute en 1773 dans l’État de Bahia, dans le nord-est du Brésil.

À Paris, ce défilé pour la diversité culturelle et pour la paix, rythmé par des percussions qui vont du samba à la capoeira en passant par le maracatu, arrive à l’église de la Madeleine. Où se célèbre le rituel du lavage de ses marches, notamment par des personnes habillées de beaux costumes blancs régionaux.

Roberto Chaves

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Affiche du film Madeleine à Paris

Quant à Robertinho il est un danseur hors pair. Ce natif de Santo Amaro da Purificação arrive en France en 1991. Car Rémy Kolpa Kopoul le sélectionne pour danser sur un Trio Elétrico en France. Et faire partie de la troupe de la fameuse Lambada du groupe de la chanteuse Loalwa. Du coup, ici, le directeur artistique du Paradis Latin le remarque et lui offre un contrat.

Or, très vite, Roberto Chaves devient un personnage incontournable de la culture et de la tradition brésilienne de Bahia à Paris.

Et, plus récemment, Robertinho est le protagoniste du documentaire Madeleine à Paris de la remarquable Liliane Mutti. Ce film est lancé, hier, lors de l’ouverture officielle de ce Festival au siège de l’UNESCO.

Mais ce passionné de poésie ne s’arrête pas là, car il compose ses musiques. Par ailleurs, il y a une dizaine d’années, avec Carlinhos Brown ils enregistrent le titre Viva Madeleine.

Carlinhos Brown

Or au-delà d’être un musicien extraordinaire, Carlinhos Brown s’est engagé de manière efficace depuis plus de trente ans dans l’éducation des enfants des favelas de Bahia. Où il propose un enseignement respectueux et adapté aux capacités de chacun. Avec une pédagogie qui permet à chaque enfant de s’épanouir tout en développant sa créativité. Afin de « ne marginaliser personne et que tous soient respectés », explique Carlinhos Brown.

Dans ce sens, pour lui, la musique a un pouvoir. Car elle est « indispensable pour améliorer l’évolution de la société ». Carlinhos Brown est présent cette année au Lavage.

Clôture ce dimanche

Bref, le Lavage de la Madeleine se clôture aussi ce dimanche par une grand fête, de 16h à 1h du matin, au restaurant Le Cirque dans le 4ème arrondissement de Paris.

Voilà donc un grand événement convivial à ne pas manquer ! Et tous les amoureux du Brésil y sont invités.

NOLDS.

Note :

(*) Babalorixá (de babalaô + orixá), par syncope Babaloxá, ou pai de santo (père-de-saint), est le prêtre des religions fétichistes afro-brésiliennes. Telles que le candomblé, la macumba. La macumba est un mélange dérivé du candomblé avec les religions indigènes et catholique. Aussi les caractéristiques de ces religions animistes différent selon les régions du Brésil.

En fait le Candomblé est une religion de possession afro-brésilienne. Le Candomblé rassemble plusieurs origines culturelles : yoruba (Niger), bantu (Congo, Angola, Afrique subéquatoriale), amérindienne (des aborigènes) et catholique. Au niveau culturel, la rencontre entre les éléments africains, apportés par les esclaves à partir du siècle XVI, et le catholicisme est déterminant dans la formation du Candomblé.

Le prêtre des religions syncrétistes afro-brésiliennes rend honneur aux esprits forts de la Nature, considérés des divinités. Ils sont nommés Orixás ou Iorubás.

Les Orixás symbolisent donc certaines forces de la Nature et ils possèdent l’Axé. C’est-à-dire la force sacrée. Du coup ses initiés reçoivent la force de l’Orixá et rapportent la joie à la communauté.

Parmi les Orixás se distinguent : Ogum (dieu de la guerre), Oxóssi (chasseur des monts), Oxumarê (arc-en-ciel), Ossain (roi des feuilles), Xangô (seigneur du feu et des éclairs), Logum Edé (enfant respecté des vieux), Oxum (déesse des eaux et de l’amour), Iansã (déesse des tempêtes), Iemanjá (mère des eaux), Oxalá (père créateur), Ifá (sagesse divine), …

Ainsi le culte aux Orixás est central dans le Candomblé. Mais son origine est proprement brésilienne. Car le Candomblé tel qu’il l’est n’existait pas précédemment en Afrique. Aujourd’hui, à Salvador de Bahia, le Candomblé reste l’une des religions les plus pratiquées.