Festival du cinéma brésilien de Paris 2024

Dès aujourd’hui le 26 mars au 2 avril le cinéma L’Arlequin (75006) est au rythme du Brésil.

LE FESTIVAL DU CINÉMA BRÉSILIEN DE PARIS rend, cette année, un hommage spécial à des artistes de Bahia. Notamment à l’acteur et réalisateur baiano Antônio Pitanga avec six films. Parmi eux le documentaire Pitanga réalisé par Beto Brant et Camila Pitanga. Memory house paru en sélection officielle au Festival de Cannes 2020. Ainsi que le premier long-métrage du irremplaçable Glauber Rocha Barravento (1961), filme phare du Cinema Novo.

Dans sa 26è édition le Festival présentera en clôture le documentaire Madeleine à Paris de Liliane Mutti Reis. Sur l’incontournable Roberto Chaves, créateur du célèbre événement parisien Lavage de la Madeleine. L’année dernière Liliane a montré dans ce festival de Jangada l’attachant Miúcha, la voix de la Bossa Nova. Aussi en fermeture de ce festival brésilien le biopic sur une célèbre chanteuse Je m’appelle Gal Costa, de Dandara Ferreira et Lô Politi.

Mais au programme il y a également d’autres réalisateurs. Comme, par exemple, le Portugais João Salavizala et la Carioca Renée Nader Messora. À noter leur magnifique ethnofiction La Fleur de Buriti, couronnée par le Prix d’ensemble d’Un Certain regard au Festival de Cannes 2023. Il sera projeté ce soir.

Dorival Caymmi génie populaire

Et, ce, suite au film d’ouverture Dans les vagues de Dorival Caymmi, de Hélio Pitanga. Sur l’un des génies de la musique populaire brésilienne Dorival Caymmi (1914 – 2008) l’indémodable poète – compositeur – interprète – peintre.

Or dans la sélection c’est à remarquer L’Invention de l’autre de Bruno Jorge. Ce Pernambucano filme l’expédition de l’anthropologue Bruno Pereira dans la forêt amazonienne, en 2019. Une expédition considérée comme « la plus importante et la plus risquée des dernières décennies ». Car l’équipe rentre en contact avec des indigènes isolés de l’ethnie des Korubos. Bruno Pereira sera assassiné quelque plus temps tard. Ce documentaire reçoit trois prix au Festival de Cinéma de Brasília 2022 : Meilleur film, Meilleure photographie, Meilleur montage.

Il y a aussi Betânia de Marcelo Botta tourné dans le magnifique Lençois Maranhenses. La Passion selon G.H, de Luiz Fernando Carvalho, d’après le livre de la célèbre Clarice Lispector. Utopie tropicale de João Amorim, une réflexion entre le linguiste et activiste politique Noam Chomsky et le diplomate et ancien ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim. Où les deux intellectuels évoquent la démocratie et la dictature en Amérique latine.

Autres films à ne pas manquer

Or il ne faut pas oublier non plus l’extraordinaire documentaire d’animation They shot the piano player des Espagnols Javier Mariscal et Fernando Trueba. Une collaboration avec le Niteróiense Marcello Quintanilha. Lauréat du Fauve d’or du meilleur album du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulème 2022. Il s’agit d’une enquête sur la disparition du pianiste virtuose Francisco Tenório Júnior, lors d’une tournée avec Vinicius de Moraes en Argentine, en 1976. À la veille du coup d’État en Argentine.

Niteróiense encore, Murilo Benício avec deux fictions Le Baiser sur l’asphalte d’après la pièce homonyme écrite Nelson Rodrigues. Et Pérola, inspirée d’une pièce de théâtre de Mauro Rasi. Où il raconte l’histoire d’une matriarche à travers le regard de son fils.

Une autre Carioca, la cinéaste Sandra Kogut exhibe également deux films. La fiction Trois étés, une satire du ridicule d’une société bourgeoise en déclin. Et le documentaire À cet instant dans le ciel du Brésil sur le 8 janvier 2023 à Brasília. Alors qu’une horde de Bolsonaro déchaînée envahie et casse le Congrès national, le Palais présidentiel et la Cour suprême de justice.

Sans parler de quelques rencontres avec des auteurs et artistes. Telle que celle de clôture avec le Carioca Wagner Schwartz pour la dédicace de son livre La Nudité de la copie imparfaite. Où « il raconte le scandale et les provocations déchaînés sur les réseaux sociaux. Suite à sa représentation de La Bête au Musée d’Art Moderne de São Paulo en 2017, comme explique l’artiste plasticien Juliano Caldeira. Alors que Wagner est qualifié injustement de « pédophile » pour un spectacle basé sur le travail de Lygia Clark » (1920 – 1988). L’une des artistes les plus respectables du Brésil.

Bref, en outre, des réalisateurs et certains interprètes seront au festival lors de la diffusion de leurs films. Tel le propre Antônio Pitanga qui « y sera, lui, tous les jours accompagné de sa fille, la réalisatrice Camila », affirme Katia Adler responsable de ce Festival de Jangada.

NOLDS.