Kóblic – un thriller de Sebastián Borensztein

Kóblic, du réalisateur et scénariste argentin Sebastián Borensztein au cinéma le 5 juillet. Sebastián Borensztein montre dans ce film une Argentine de l’année 1977 en pleine dictature.

Kóblic traite d’un sujet sensible et délicat. C’est un thriller historique dont l’intrigue est bien réussie. Où le son, de très bonne qualité, frappe l’oreille et étonne sur quelques très gros plans, focalisant des détails pour mieux saisir le spectateur.

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Tomas Kóblic avec son chien

Pour le rôle de Kóblic, Borensztein a choisi le fabuleux acteur Ricardo Darín, avec qui il avait déjà tourné dans « El Chino » son premier long-métrage. Ici, dans « Kóblic », Ricardo Alberto Darín(*) partage la vedette non seulement avec l’excellent comédien Oscar Martinez, mais aussi avec les beaux paysages de l’immense pampa argentine.

Kóblic  – un suspense

Kóbic est un film à suspense. Il raconte l’histoire d’un ancien pilote et capitaine de la Marine argentine. Tomas Kóblic quitte son poste de pilote militaire après avoir désobéi à un ordre de ses supérieurs. Cet ordre concerne le largage de prisonniers en mer. Il ne veut plus voir les militaires droguer des prisonniers politiques, dans l’avion qu’il pilote, et les jeter en mer. Cet officier veut cesser d’être complice de ces actes horribles. Ainsi ce pilote refuse de commettre le pire, soit d’ouvrir la porte de l’avion. Cependant il se reproche de ne pas avoir eu le courage de déserter plutôt, avant les assassinats des civils.

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Ricardo Darín dans le rôle du militaire Tomas Kóblic.

Dès lors l’homme se sent coupable, puisqu’il n’a pas osé affronter l’armée, répressive, qui l’employait. Et, du coup, il est poursuivi non seulement par ce cauchemar, mais aussi par des anciens camarades. Des militaires qui veulent éliminer ce témoin, des crimes commis lors de la « guerre sale », afin que la loi du silence continue à régner. Selon le réalisateur « ce la culpabilité de Tomas Kóblic est une métaphore de la culpabilité de l’Argentine, qui ne souhaite toujours pas se confronter à son passé et à ses fantômes ».

C’est pourquoi ce pilote galonné décide de s’éloigner de ce passé. Ainsi Tomas part se réfugier chez un ami de son père dans une ville paumée du sud du pays, Colonia Elena. Mais il n’arrive pas à oublier le souvenir des « vols de la mort (**)». Puisqu’il ne peux pas fuir sa conscience, et le remord le poursuit. Alors qu’il pensait avoir trouvé le paradis.

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Velarde aidant Tomas lorsque son avion tombe en panne dans « Kóblic ».

Lien : « Koblic » – bande annonce

Des pourris locaux

De plus, sur place sa présence intrigue et soulève la suspicion de quelques pourris locaux, qui ont la main lourde sur ce petit village rural. À commencer par le shérif, un personnage véreux et sans scrupules, le commissaire Velarde (Oscar Martinez). Ce chef des lieux est vraiment répugnant et exerce une autorité abusive. En effet c’est un personnage alcoolique, sans scrupules, à la gâchette facile, qui utilise son pouvoir impunément.

Un cinéaste passionné d’aviation

Résultat, le cinéaste Sebastián Borensztein étant un passionné d’aviation, et pilote lui-même, profite pour s’adonner à cette passion en la mettant en scène. Avec des plans bien soignés d’expert, aussi bien dans « Kóblic » comme auparavant dans « El Chino », une comédie douce, amère et caustique.

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Sebastián Borensztein, réalizateur de « Kóblic »

Un casting de classe

Par rapport aux acteurs, « Kóblic » a un casting de première classe : Ricardo Darín et Oscar Martinez, qui avaient déjà joué ensemble, en 1984, dans « La Rosales » de David Lipszyc. Et l’actrice espagnole Inma Cuesta (Nancy), connue dans le film « Julieta » de Pedro Almodóvar, en 2016.

 

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Ricardo Darín avec Inma Cuesta dans « Kóblic »

« Kóblic » est un film avec un scénario bien ficelé, riche d’éléments pour passer un bon moment au cinéma.

NODS.

Notes :

(*) L’acteur argentin Ricardo Darín était présent au Festival International de Cannes 2017 dans le film « La Cordillera », de Santiago Mitre dans le cadre d’Un Certain Regard. 70ème Festival International de Cannes

(**) Entre 1976 et 1983, la dictature militaire en Argentine a commis de nombreux crimes contre l’humanité. Une des méthodes d’exécution consistait à lancer des prisonniers vivants depuis un avion à la mer. Ce type d’exécution s’appelait « les vols de la mort ».