« The loyal man », une fiction à ne pas manquer

The loyal man est un moyen-métrage de Lawrence Valin(*). Ici il est réalisateur mais aussi scénariste et acteur. Ce qui lui a valu le prix du meilleur comédien au Festival de Clermont-Ferrand en 2020.

Avec The loyal man Lawrence Valin réalise une fiction, 37′, sur l’immigration et l’amour tout en dénonçant les méthodes mafieuses et violentes des passeurs de clandestins. Dont les abus échappent à la Justice.

Lawrence-Valin
Lawrence Valin The Loyal Man ©Lucie Sassiat

Paris. Le discret Aathi (Lawrence Valin) travaille dans l’épicerie de Monsieur (Antonythasan Jesuthasan). Mais ce jeune solitaire, silencieux, sans famille, est aussi le fidèle exécutant des basses besognes de Monsieur, un passeur impitoyable de la mafia tamoule. C’est pour lui que, le soir, Aathi jette des cadavres à l’eau, ou livre des corps des clandestins « qui arrivent en mauvais état » aux trafiquants d’organes. Des méthodes exécrables dont il n’est pas très fier. Mais les prières et les bougies servent de réconfort avant de dormir.

L’amour frappe au cœur : The loyal man

En revanche avec l’arrivée d’une immigrante, Minnale (Aurora Marion), la vie d’Aathi va basculer. Tout comme sa loyauté envers celui qui l’a adopté et formé à la dure, dès qu’il l’« a pris » à l’âge de huit ans. Alors que Monsieur décide d’envoyer Minnale en Angleterre, afin qu’elle lui rembourse sa dette envers lui…

Une communauté intégrée qui ne fait pas des vagues

Aathi (Lawrence Valin) et Monsieur (Antonythasan Jesuthasan)
Aathi (Lawrence Valin) et Monsieur (Antonythasan Jesuthasan) ©The Loyal Man

C’est donc à travers ce film que le jeune cinéaste présente certains des us et coutumes tamouls. Lawrence Valin rentre ainsi dans cette communauté qui reste très attachée à sa culture, à leurs codes complexes et leurs contradictions. De la soumission de Shanti (épouse de Monsieur) à la joie des jeunes sous l’effet de la musique, de l’alcool et du bétel. De la religion au « Diwali » (la fête des lumières), en passant par ses rituels, les beaux habits en soie colorée, la nourriture, la danse. Un aperçu de cette population assez importante par son nombre dans la capitale française. Où elle s’est intégrée de manière discrète tout en gardant ses règles, et même sa pègre.

Et toute cette mise-en-scène donne un thriller doté d’un bon suspense sorti d’un scénario simple mais très efficace. Il entre en lice pour le César 2021.

Enfin The loyal man est un film bien réussi ! Il est visible sur Canal Plus, et ce jusqu’au 10 janvier.

NOLDS.

Notes :

(*) Quant à sa carrière au cinéma, Lawrence Valin a débuté en tant que comédien. En effet il interprète le rôle de Martin dans Le Beau Monde (2013) de Julie Lopez Curval. Puis il se fait remarquer dans Lola Pater (2017) de Nadir Moknèche où il joue le réceptionniste. Aussi le père indien dans Amanda (2018) de Mikhaël Hers, et Lawrence dans Haut perchés (2019) de Olivier Ducastel et Jacques Martineau.

En outre ce jeune homme, né à Neuilly-sur-Seine, a réalisé le court-métrage Little Jafna (2018) et EELAM (2019) un premier long-métrage pas encore diffusé sur des gangs Tamouls de Paris.

 

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