Ouverture des JO fabuleuse à Paris ce 26 juillet
Un spectacle magique malgré la pluie ce vendredi soir à Paris. Du jamais vu, dans l’histoire des Jeux Olympiques modernes, où la vedette est la ville lumière.
L’OUVERTURE DES JO 2024 FAIT SCINTILLER PARIS. Une cérémonie universelle dès 19 h 30, heure locale, jusqu’à 23 heures. Alors que dans l’hémisphère sud, par exemple, au Brésil ce sont 5 heures en moins. Un événement artistique grandiose, de presque 4 heures, tout en éclat et en beauté orchestré par le directeur artistique Thomas Jolly. Résultat : une belle ode aux Arts mettant en scène la variété de l’excellence française, allant du populaire au classique.
C’est magique ! En effet c’est un spectacle inoubliable sur l’une des plus belles scènes de la Terre : un Fleuve. Ici c’est la Seine. Dont 1,4 milliard d’euros sont investis pour la rendre moins sale pour des épreuves nautiques des JO.
Ce sont aussi 10.500 athlètes des 206 délégations olympiques qui sont là. Sur quelque 150 bateaux les pays défilent par ordre alphabétique à la cérémonie d’ouverture des JO 2024. Tandis qu’un public extasié prend place sur les ponts et les bords du fleuve parisien. D’où il voit la performance de centaines d’acteurs distribués tout au long des deux rives de la Seine. Et même sur les toits de Paris. Comme sur celui de l’hôtel de ville où le danseur étoile Guillaume Diop se présente en solo. Or pour animer la soirée, un total de 500 danseurs bien synchronisées aux chorégraphies se produisent sur cette immense scène de 6 km.
Un moment unique
Cette cérémonie d’ouverture c’est un spectacle son et lumière dont les monuments culturels du bord de Seine sont aussi des protagonistes de la fête. Et celle-ci se culmine à la Tour Eiffel, œuvre du célèbre ingénieur Alexandre Gustave Eiffel (1832 – 1923) dans ce bel hommage à la culture française dans sa diversité. Alors que les acrobates de la Patrouille de France survolent Paris dessinant un cœur.
Ainsi, d’après les images en direct de France 2 ce vendredi 26 juillet, le visuel montre que le 7è Art est en relief lors de cette cérémonie. Avec le réalisateur Meliès et les Frères Lumière inventeurs du cinéma. En passant par la littérature avec le personnage emblématique du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Sans oublier l’histoire, le théâtre, la peinture, la mode, la musique dans sa diversité.
Musique à gogo à l’ouverture des JO
Et voilà que ceux qui regardent la diffusion de l’ouverture des JO à l’écran peuvent repérer Lady Gaga interpréter Mon truc en plumes de Zizi Jeanmaire, avec en moins la grâce de la Française et ses belles jambes. Tandis que pour le public sur le quai de Seine ce n’est pas pareil. Car il s’agit d’un enregistrement fait dans l’après-midi. Le journaliste Yannick Le Gall, de France 3 – Francetvinfo, observe sur place que « Certains spectateurs ont hué et regretté d’avoir payé 180 euros pour ne rien voir ».
Puis il y a le passage de Aya Nakamura qui fait swinguer des musiciens de la Garde républicaine et le Chœur de l’Armée française.
Parmi d’autres artistes l’on voit Axelle Saint-Cirel chanter la Marseillaise. Le rappeur Rim’K, en veste rouge à carreau noir, passer un message de paix, d’espoir et d’amour. Où il dit « L’espoir dans le cœur, l’avenir entre les mains. J’ai sorti le drapeau blanc et pur comme la colombe. Tous ensemble on pourrait s’unir et changer le monde. Juste un jour de paix pour faire cesser les bombes. Juste un jour de pluie pour camoufler mes larmes qui tombent. »
Quant à Juliette Armanet elle s’éclate sur la Seine avec Sofiane Pamart au piano sur le titre Imagine de John Lennon.
Harmonie sonore et visuelle
Mais déjà devant la Conciergerie surgit Marina Viotti à la proue du bateau de la ville de Paris, dont la devise est Fluctuat nec mergitur (flotte mais ne coule pas). La mezzo-soprano donne sa voix à L’amour est un oiseau rebelle de l’opéra Carmen de Georges Bizet. Accompagnée par le groupe de métal Gojira ils chansonnent le révolutionnaire Ça ira ça ira.
Le DJ Marc Cerrone mixe la fin de la cérémonie. Céline Dion entonne L’Hymne à l’amour d’Edith Piaf du premier étage de la Tour Eiffel sous les anneaux olympiques. Tandis que la vile s’illumine par un jeu de lumière. Et un ballon à gaz s’envole dans la nuit parisienne pour clore cette première soirée olympique de 2024.
Mais, entre-temps, sur la passerelle Leopold Sedar Senghor la pluie tombe sur un beau piano. Où Alexandre Kantorow joue Jeux d’eau de Ravel. Alors qu’entre les 16è et 7è arrondissements, la passerelle Debilly devient un podium de défilé de mode au son de la musique éclectique de la DJ Barbara Butch.
Le public a droit aussi à un tableau inspiré du Festin des dieux peint vers 1635-1640 du néerlandais Jan van Bijlert qui se trouve dans le petit musée Magnin, à Dijon, depuis 1938. Ce tableau se réfère à « une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe ».
Mais, celui-ci des JO, bien vivant, est composé de drag-queens et de l’excellent Philippe Katerine. Où l’acteur est tout bleu vêtu d’un slip pour rendre hommage à Dionysos, dieu grec du vin et de l’ivresse, de la végétation et de la génération. Philippe Katerine interprète un hymne à l’égalité et au pacifisme intitulé Tout nu, pour « dénoncer l’absurdité de la violence entre les hommes ».
Stars sportives de l’ouverture des JO 2024
Sans oublier, évidemment, de citer quelques sportifs de haut niveau à la fête de la XXXIIIè Olympiade de l’ère moderne.
Ainsi, au Jardin des Tuileries, l’ex-athlète Marie-Josée Pérec et le judoka Teddy Riner allument ensemble la vasque olympique. Alors qu’ au Louvre, il a reçu la flamme olympique de la tenniswoman Amélie Mauresmo pour la transmettre aux athlètes paralympiques Nantenin Keïta, Alexis Hanquinquant et Marie-Amélie Le Fur.
Voilà comment Paris innove cet événement planétaire unique dans l’histoire des JO, qui a lieu tous les quatre ans.
Pierre de Coubertin
Tout ça grâce à Pierre de Coubertin (1863-1937), fondateur des JO modernes et du Comité international olympique – CIO. Car ce petit homme de 1 m 62, historien et pédagogue, passionné de sports, relance les épreuves des jeux de la Grèce antique, célèbres à Olympie en l’honneur de Zeus de 776 avant Jésus-Christ jusqu’à 394 après J.-C.
À cette époque là, il y a une trêve olympique et les guerres s’arrêtent entre cités grecques. Alors qu’en France, aujourd’hui, c’est la trêve politique. Car le nouveau Premier ministre n’est toujours pas nommé. Suite aux les élections législatives après la dissolution surprise du gouvernement par le président Macron.
Nouvelle biographie du baron Coubertin
Or il y a aussi dans l’actualité le livre Pierre de Coubertin, l’homme qui n’inventa pas les Jeux olympiques qui vient de sortir aux éditions du Faubourg. Où le journaliste – auteur Aymeric Mantoux met en lumière quelques idées moins lumineuses de ce baron « visionnaire ». C’est un livre pertinent et très bien documenté.
Pour Aymeric Mantoux, resté deux ans au COJO (Comité d’Organisation des Jeux Olympiques) auprès de Tony Estanguet, Coubertin est un « aristocrate ambitieux, colonialiste, misogyne, … Complice d’Hitler dans l’organisation des Jeux de Berlin en 1936. »
Voici quelques exemples de son mépris pour les femmes : « Une olympiade femelle serait inintéressante, inesthétique et… incorrecte… La supériorité de l’humanité est accordée au sexe capable de tuer, non à celui qui engendre ». Pourtant, malgré ses pensées antiféministes, le baron Coubertin admet sous sa présidence au CIO (1896 – 1925) que les femmes puissent concourir. Mais à condition de ne « pas s’exhiber ! ». Aussi d’autres commentaires font froid au dos et attestent du racisme : « À la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ».
Par ailleurs, ce personnage contradictoire introduit le sport dans les écoles françaises. Et, contrairement à certains, Coubertin ne s’enrichit pas personnellement avec le sport. Il meurt ruiné.
Sport et business en ouverture des JO
Alors que maintenant le business rapporte gros, et ces JO sont financés à 96% par des fonds privés. Voilà la raison pour laquelle des danseurs portent des valises LVMH à bras levés, dans une chorégraphie, et des chanteuses se présentent en Dior dans cette cérémonie parisienne.
Ainsi l’actuel président du CIO (Comité International Olympique) Tony Estanguet a des revenus annuels, depuis 2018, estimés, selon la presse entre 270 mille à 450.000 euros. Résultat : en février 2024 le Parquet national financier ouvre une enquête sur cette rémunération.
En revanche, étonnement, le CIO s’affiche comme une « organisation internationale indépendante à but non lucratif ».
Un autre envers du décors. Contrairement à l’esprit d’égalité comme c’était la norme aux JO Antiques d’Athènes et c’est celle du Carnaval de Rio, aux JO de Paris les classes les plus précaires sont interdites d’y accéder sans payer.
Sans parler de la galère subie par les Parisiens durant ces jours. Par exemple, cette jeune pâtissière de 24 ans qui pour se rendre chez elle ne peut traverser le pont d’Austerlitz qu’à 23 heures. Alors que sa journée de travail se déroule de 12 h à 20h…
Une belle cérémonie : bravos les artistes !
Voilà comment la France innove les Olympiades. Et pour la première fois de l’histoire des JO ceux-ci ne se passent pas dans un stade mais au cœur même de la ville. Du coup Paris devient avec ses monuments l’immense scène d’un spectacle, allant du pont d’Austerlitz à la Tour Eiffel. En passant par Notre-Dame (incendiée en 2019) et les ponts : des Arts, de la Concorde, Alexandre III, des Invalides, de l’Alma, jusqu’à celui d’Iéna.
Bref, Paris accueille ainsi les Jeux Olympiques de 2024. Dans une fête digne des plus beaux spectacles hollywoodiens. Où tout est réussi sur un rythme soutenu depuis ce 26 juillet jusqu’au 11 août. Or, selon le gouvernement, «13 millions de touristes » sont attendus pour profiter de ce moment exceptionnel.
NOLDS.