Dialogues en mouvement à Paris, saison Brésil – France 2025
L’association Autres Brésils, né en octobre 2002, fête ses 23 ans cette année sous la direction d’Érica Campelo.
DIALOGUES EN MOUVEMENT débute sa saison le mercredi 11 juin avec un cocktail à l’Ambassade du Brésil à Paris. Cette collaboration fait partie de la saison croisée Brésil – France 2025 dirigée par Émile Kalil. Cette initiative met en relief la diversité culturelle brésilienne tout en enrichissant les liens entre les deux pays. Dans un dialogue riche en images et échanges à Paris, allant du cinéma à la littérature, en passant par des performances artistiques, rencontres et débats. Érica Campelo présente Dialogues en mouvement jusqu’au 24 juin avec une pléthore d’événements socio-culturels.

Exposition Amazonie
Parmi la moult programmation proposée, voici cette très belle exposition photographique Les Gardiens d´Amazonie, d’Antoine Olivier et J. L. Bulcão. Où l’importance de la préservation de l’Amazonie est à l’honneur. Certes sur son propre territoire pour la survie de son peuple autochtone de gardiens de la forêt. Tout en étant l’un des poumons de la planète Terre.
Or cette exposition montre également la vie des extracteurs de caoutchouc, nommés seringueiros au Brésil. Ainsi que le fameux Guaraná des Sateré Maué. Tout comme les étonnants cueilleurs d’Açaí et les fabuleuses casseuses de noix de coco Babaçú. L’exposition reste jusqu’au 20 juin tout près du Rond Point des Champs Élysées. Puis du 20 au 24 juin, selon le dépliant, elle part à la place végétalisée de l’Hôtel de Ville, pour célébrer les 10 ans de l’Accord de Paris sur le Climat, adopté en décembre 2015.
Angela Mendes dans Dialogues en mouvement

Aussi un autre moment d’extrême sensibilité culminé avec la présence de la militante écologiste Angela Mendes au Théâtre de la Concorde, tout prêt de cette exposition. Angela est la fille de l’activiste Chico Mendes, leader syndicaliste assassiné en 1988. Angela est la présidente exécutive Comité Chico Mendes. Ce Comité voit le jour le 22 décembre de 1988, mobilisé par l’indignation suscitée ce jour là lors de la tuerie de Chico Mendes.
Chico Mendes est un homme exemplaire alphabétisé à l’âge de 19 ans. Un jour il part aux États-Unis pour demander à la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) d’arrêter ses financements pour l’ouverture de nouvelles routes en Amazonie. Car celles-ci déforestent et menacent les moyens de subsistance des populations qui y vivent. Chico Mendes laisse ce témoignage : « Au début je pensais être en train de lutter pour sauver les seringueiras (arbres à caoutchouc). Puis je pensais être en train de lutter pour sauver la Forêt amazonienne. Maintenant, je m’aperçois que je lutte pour l’humanité ».
Portrait d’un certain orient
Dans ces Dialogues en mouvement il y a la projection de Retrato de um Certo Oriente. En présence de son réalisateur Marcelo Gomes, et du charmant acteur libanais Charbel Kamel dans un débat animé par Alberto da Silva (maître de conférences à Sorbonne Université) dans la chaleur tropicale de cette journée du 12 juin à Paris.
Or ce beau film, titré en français Portrait d’un certain orient, s’inspire du roman de Milton Hatoum (éditions du Seuil). Marcelo Gomes aborde ce sujet avec beaucoup de sensibilité, de nuances et un certain sens critique sur les effets des questions religieuses, d’appartenance, de diversité culturelle, sur l’affectif des personnages.
Ainsi ce long métrage sur l’arrivée d’immigrants libanais en Amazonie est rempli de belles images en noir et blanc. Mais cette histoire d’amour doit se confronter à des préjugés. Elle met en relief une question sociologique et politique du moyen orient et de la propre Amazonie. Or ici tous les personnages ont été expulsés des terres où ils vivaient. Cela ressemble encore à nos jours. Où l’on devrait exiger un cesser le feu à Gaza et au Liban. Sans parler de l’Ukraine.
Mais c’est aussi un bel hommage à la Photographie et au Son. Avec une place très importante au son ambiance de la forêt où l’on peut entendre ce que ressent chaque protagoniste. Résultat : une bande son remarquable.
Enfin, le cinéaste Marcelo Gomes donnera une Master class à la Sorbonne nouvelle campus Nation. Où il parlera de son regard sur la construction des films à partir de l’étude d’un cas précis avec l’articulation entre fiction et documentaire. Selon Alberto da Silva ce sera le 18 juin, sur le programme c’est noté le 23, à vérifier donc.
NOLDS.