« Viva Varda ! » exposition à la Cinémathèque française

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Varda par Agnès ©VPA a travers film- Ph@Cine-Tamaris

La Cinémathèque française rend hommage à la légendaire cinéaste et photographe Agnès Varda jusqu’au 28 janvier 2024, avec l’exposition « VIVA VARDA ! ».

VIVA VARDA ! est un regard sur 70 ans de carrière de la grande photographe, cinéaste, plasticienne franco-belge Agnès Varda (1928 – 2019). Cette exposition à la Cinémathèque française montre ainsi le parcours d’une femme qui n’a jamais cessé de se déplacer, et de se réinventer. Car, dans sa vie, Agnès Varda est toujours poussée par l’amour et le désir de voir les autres. Mais aussi de vivre de nouvelles expérimentations ici et ailleurs.

Agnès Varda vue par Lou Doillon

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Agnès Varda, Oncle Yanco ©1967 ciné-tamaris

Née en Belgique, Agnès est l’une des quatre enfants d’un père grec et d’une mère française. Mais Agnès Varda est également la marraine de cœur de la franco-britannique Lou Doillon. Ainsi Lou raconte que, lorsqu’elle débute au cinéma avec Agnès Varda, Agnès la faisait « rêver ». « À l’âge de six ans [lors d’un tournage], je lui disais que nous n’avions pas le droit pour filmer à tel endroit. Elle me répondait : “ Mais je prends ce droit !  Quelle merveille de l’avoir eue autour de moi. D’elle, je retiens qu’il faut s’autoriser des choses, accepter de montrer ses imperfections, de bluffer. »

« Viva Varda » exposition sur une artiste intuitive et innovante

Or cette femme avant-gardiste et emblématique du cinéma français est aussi précurseuse de la Nouvelle Vague. Car cette jolie petite femme brune à coiffure telle que celle du dessinateur Cabu (1938 – 2015) est surtout une personne très éclairée.

En 1954, cinq ans avant la nouvelle vague, Agnès crée la société Tamaris nommée plus tard Cine-Tamaris. Elle a l’idée de cette coopérative pour produire et réaliser son premier long métrage, La Pointe courte. Puis en 1991, Agnès Varda, impulse la création de l’Association Prix Jean Vigo pour gérer les activités autour de ce prix.

Ainsi Varda réussi à être l’une des rares femmes de sa génération à faire carrière en tant que réalisatrice, à se faire remarquer, et à se faire respecter par son talent dans le monde très masculin de la photo et du cinéma.

Une femme talentueuse

Aussi au-delà d’être une humaniste la globe-trotteuse Varda est une artiste de conviction. Entre fictions et documentaires elle témoigne vivement sur l’actualité. Car sa cinématographie parle entre autres des bouleversements sociaux, écologiques, féministes.

Alors cette cinéaste au goût éclétique, formée à l’École du Louvre, explique sa façon de travailler : « Je ne choisis jamais une seule version des choses. Il me semble injuste de montrer tant de soleil et de couleur sans aussitôt montrer les ombres mauves et les visages d’une foule anonyme. »

Quelques films et récompenses

Ainsi parmi une quarantaine de films d’ampleur internationale, Varda réalise : Cléo de 5 à 7 (1962), Salut les Cubains (1964), Black Panthers, 1968) (Lions love (… and lies) (1969), Sans toit ni loi (1985), Les Glaneurs et la Glaneuse (2000), Visages Villages (2017). Et cette aventure poétique sur les routes de France d’Agnès avec l’artiste JR, alors qu’elle a 88 ans, remporte le prix du meilleur documentaire au Festival de Cannes : l’Œil d’Or.

De leur rencontre JR dit « Agnès m’a emporté dans son monde. Même si on narre le film tous les deux, c’est tout de même à l’Agnès Varda “. Et le montage est réalisé par elle. Or, pour Agnès, la poésie et le cinéma ne sont pas que dans le cinéma mais dans la vie elle même. »

Résultat : l’ensemble de l’œuvre cinématographique de Varda lui offre entre autres prix : un César d’honneur (2001), une Palme d’Or d’honneur au Festival de Cannes (2015), et un Oscar d’honneur (2017).

Une légende de l’image à voir sans tarder

Alors ne ratez surtout pas cette occasion unique à la Cinémathèque française avec la brillante plasticienne charismatique. Aussi une personne très attachante qui nous lègue beaucoup plus qu’un bon cinéma et de belles photos.

Car Agnès Varda est une femme qui a su réaliser ses rêves. Elle disait : « Je ne veux pas montrer, mais donner l’envie de voir ». Et elle l’a bien réussi !

NOLDS.