« Pasárgada » de Dira Paes est une ode aux oiseaux et à la Terre-mère

L’actrice brésilienne Dira Paes passe derrière la caméra avec son mari, le directeur de photographie Pablo Baião pour offrir un film éblouissant.

PASÁRGADA raconte l’histoire d’une biologiste ornithologue Irene (Dira Paes), 50 ans, solitaire, lorsqu’elle travaille pour une multinationale. Alors elle se lance au cœur d’une forêt brésilienne en quête d’oiseaux rares exotiques pour le compte d’un Suisse, qui lui demande de « tracer une cartographie précise de la région »…

Pasárgada

Ainsi assistée des précieux guides locaux Ciça (Ilson Gonçalves) et Manuel (Humberto Carrão), le personnage d’Irene va se relier avec ses racines tropicales.

Tout en écoutant son cœur, celui de la forêt, le langage des oiseaux. Sans oublier ses désirs, sa vie de femme, de mère, pour mieux équilibrer sa vie professionnelle. Mais ce périple lui conscientise, entre autres, des enjeux dont elle est complice.

Du coup Irene réalise que la multinationale ne cherche qu’a anéantir toute vie au nom de l’argent.

Pasárgada – un film engagé

Alors dans ce premier film, Dira Paes met en scène la Mata Atlântica (Forêt atlantique) à Rio. Sa végétation luxuriante et ses oiseaux dans toute leur beauté et splendeur sont les protagonistes de Pasárgada.

Pasárgada est donc un vrai moment cinématographique visuel, sonore, immersif, qui transporte le public dans ce monde tropical. Où les sons le font voyager au sein d’une forêt brésilienne. Par de beaux plans séquences, des gros plans, des panoramiques, des images de drones, qui font plonger dans l’univers d’une beauté exceptionnelle. Mais que « l’homme blanc prédateur » ne respecte pas, comme dirait l’activiste et écrivain Ailton Krenak.

Mais ici Dira milite aussi contre le trafic d’animaux sauvages, tout en dénonçant le trafic international du vivant. Ainsi que le massacre des paysages du patrimoine.

Une ville culturelle menacée

Par ailleurs, hier, suite à la projection du film au Festival de cinéma de Jangada, la cinéaste raconte pourquoi elle a titré son film Pasárgada.

Or ce mot, qui vient du grec Pasargadốn, « est le nom de l’antique ville persane (Iran) Pasargades. Elle est en ruine ». Certes, dans le temps Pasagardes était la capitale d’un empire multiculturel d’Asie occidentale. Il allait de la Méditerranée orientale et l’Égypte jusqu’au fleuve Hindou. Dès lors « Pasargades était un lieu où la diversité culturelle de ses différents peuples était respectée ».

Mais, malgré que cette ville soit classée patrimoine mondial de l’Unesco, elle est menacé par un barrage construit depuis avril 2007…

Dira Paes actrice et réalisatrice

En fait, concernant sa carrière, Dira Paes se fait remarquer internationalement lors que le britannique John Boorman la choisit pour le film La Forêt d’ Émeraude (1985). Mais « au Brésil », dit Dira en conférence ce 1er mai 2025 à L’Arlequin, ses « rôles au cinéma ne démarrent qu’avec le film Ele o Boto », en français Lui le Dauphin de Walter Lima Jr. Une histoire d’après un conte légendaire amazonien.

De son vrai nom Ecleidira Maria Fonseca Paes, Paraense, surnommée Dira, naît dans l’état du Pará, au nord du Brésil. Sur une carte géographique le Pará se trouve juste à droite de l’état d’Amazonas.

Et, au Festival du cinéma brésilien de Paris suite à la séance de Pasárgada ce 5 mai, Dira se réjouit d’être mariée « depuis 20 ans » avec le remarquable Pablo Baião. Pablo Baião est directeur de photographie de nombreux films. Parmi tant d’autres, il a fait : L’Année inoubliable de Lázaro Ramos (2023), Coupe d’élite de Vitor Brandt (2014), La Cité de Dieu de Fernando Meirelles et Kátia Lund (2002). Dira et Pablo ont deux fils, 10 et 17 ans.

Aussi cette militante écologiste est l’une des actrices la plus connues au Brésil. Car « elle n’arrête pas de tourner » ajoute Pablo Baião. Et voilà que Dira est dans tous les foyers au travers des fameuses télé-novelas mais aussi des films cinématographiques. Résultat, Dira Paes compte dans sa carrière, débutée en 1985, quelques quarante feuilletons et une cinquantaine de rôles au cinéma. Sans parler de ses interprétations au théâtre.

Bref Pasárgada est un très beau film touchant et captivant, à voir et à écouter !

Enfin, le Festival du cinéma brésilien de Paris s’achève ce soir du 6 mai, avec la diffusion de trois films. Lors de sa cérémonie de fermeture des prix seront attribués aux 4 films en compétition. Au total 31 films ont été exhibés à L’Arlequin, depuis le 29 avril. Dont 5 en l’honneur de la charmante Dira Paes.

NOLDS.