Le photographe José They à l’Espace Cléry

Une exposition exceptionnelle des œuvres du photographe José THEY, le dimanche 12 mars 2017 à Paris.

Portrait

José They est né en Tunisie, le 20 mars de 1941, dans un pays où le contraste d’ombre et de lumière imprègne chaque instant de sa vie.

À peine âgé de 16 ans, le jeune artiste achète des appareils photos qui le suivront toute sa vie. Il déclenche ses appareils pour ses premiers clichés, qui retracent la vie Tunisienne. Puis, en France, il a la chance d’effectuer son service militaire dans le monde des images au Cinéma des Armées, en 1962.

Un don de l’exclusivité

Une fois son service national terminé, José trouve du travail dans le cinéma. Où il fait des rencontres décisives, comme celle de René Vautier pour le film « Avoir 20 ans dans les Aurès ». Mais aussi celles, par exemple, de Chris Marker, Antoine Bonfanti, Paul Cebe, militants du groupe Medvekine, qui lui donnent l’occasion de réaliser de nombreux portraits ; et d’enregistrer des témoignages exclusifs. Alors, dans ce milieu, José They devient l’un des rares photographes à réaliser un portait de Chris Marker, l’homme qui avait pour habitude de censurer son image. Néanmoins à José They il accorde toute sa confiance.

José They poursuit ainsi sa carrière dans le cinéma. En passant par la pub de Jean Mineur, avant de se consacrer exclusivement à sa passion : la photographie. Cependant José effectue peu de clichés, pour coucher ce qu’il voit sur la pellicule. Car, pour lui, la photo s’apparente à la chasse : «c’est un seul coup qui tue, une seule image émerge et c’est toujours la bonne».

En outre, cet homme de l’image tient à procéder, lui même, dans son laboratoire, à ses tirages noir et blanc et couleur. Pour lui, le travail en laboratoire est aussi important que la prise de vue. Il s’agit d’une approche sensuelle avec la matière pour en révéler son sens caché, dont « seul celui qui a fait la prise de vue le détient et peut ainsi le mettre en lumière« , disait-il. Et selon Paul Klee : « Il voit d’un œil et ressent de l’autre».

Une œuvre rare

Alors avec son sens aigu de l’observation, José They réalise de nombreux reportages de personnalités littéraires et artistiques. Entre autres : Eugène Ionesco, Jacques Prévert, Robert Doisneau, Yehudi MenuhinKudo. Quelques unes de ses œuvres peuvent être appréciés à Bibliothèque Nationale ou au Centre Pompidou.

Au fil du temps ce jeune doué se lie d’amitié avec Eugène Ionesco lors du tournage de « La Vase » de Hans Kramer, réalise des photos étranges avec le sculpteur japonais Kudo, qui a fait des moulages des membres d’Ionesco pour ce film. Et reçoit ainsi une renommée internationale, avec la couverture du Time.

En France, chez Jean Pierre Lambert, They expose une série sur les «Arbres».  Pour cet amoureux de la nature, les arbres sont le symbole de l’humain, avec «ses racines ancrées dans la terre et ses ramures élevées vers les nuages». José They a le don d’exprimer et de rendre vivant la vie de ces êtres de manière artistique. Puis, lors d’un voyage au Mexique pour une exposition, avec d’autres photographes, à la Galerie Estella Chapiro, à Mexico, l’artiste revient avec des photographies magnifiques qui ont marqué profondément son parcours artistique.

Par ailleurs, la curiosité de l’artiste l’amène à différents essais utilisant de nouveaux matériaux reliant la photographie à la peinture. Il récupère des chutes de papier couleur des tirages de ses portraits. D’où il déchire quelques fragments pour donner naissance à une autre forme de graphisme, avant de s’exercer au dessin à l’encre de chine.

Bref, le parcours de José They s’achève un 11 janvier 2011. Mais son œuvre, préservée par sa famille, sera toujours là pour nous laisser voir le talent de l’artiste. Comme ce dimanche 12 mars 2017, à 10h00, à l’espace Cléry.

Camille They, artiste scénographe de jardin, veuve de José They.

L’espace Cléry

Un espace magnifique, très éclairé, chaleureux, situé au cœur du Paris historique. Tout près du quartier piétonnier de Montorgueil, au 17 rue de Cléry – 75002 Paris.