La chanteuse Cléa De Oliveira fête ses 80 printemps à Paris
L‘artiste brésilienne Cléa De Oliveira émerveille le Cosy Montparnasse, lors d’un gala pour commémorer ses 80 ans.
L’inégalable carioca(1) Cléa De Oliveira chante lors de son anniversaire entourée d’amis et d’amies de longue date. À Paris, le 7 juin, dans le 14ème arrondissement.
Une équipe de choc
Ainsi quelques jours plus tôt, une équipe de choc se réunit pour organiser la fête. Bref la comtesse Luana De Noailles, muse de Paco Rabanne, Courrèges, Louis Féraud, orchestre la fête. Ray Santos, du « Marts Festas », sollicitée par Cléa De Oliveira, s’occupe du buffet et des décors. Tandis que Cássia Barreto aide dans l’organisation, Florence Leroux dessine le graphisme des invitations et Cléa Quaresma prépare des souvenirs pour les invités. Puis Isac Cardoso photographera et enregistrera la soirée. Alors que la percussionniste-chanteuse Betina Aarão Le Forestier aura la direction musicale. Et elle animera la soirée avec son énergie débordante.
Une soirée bien réussie
Car durant toute la nuit de ce mémorable mercredi 7 juin 2017, sur la scène, des chanteurs et des musiciens se succèdent. Parmi eux : Antônio Margarido, Aparecida De Souza, Clóvis Lobão, Jorge Amorim, Nazaré Pereira, Nego Beto, Olinda, Renato Velasco, Sandra Luísa, Tarzan, Vanessa. Aussi, pour commémorer l’événement, la famille de la reine de la nuit est venue spécialement du Brésil.
« Quand on commence à chanter, l’on ne peux plus s’arrêter »
Avec sa voix limpide, Cléa De Oliveira est appréciée de tous. Pourtant, malgré son succès et bien qu’elle adore chanter, Cléa n’a jamais voulu enregistrer un seul disque. Dans ce sens, Cléa a même l’habitude de dire : « Je ne suis pas une chanteuse, je chante ».
Or ce soir, se promenant entre les invités, vêtue d’une superbe robe dorée sculptant ses belles formes élégantes. L’artiste confie en posant sa main sur la mienne : « Neide, quand l’on commence à chanter, on ne peut plus s’arrêter ».
De Rio de Janeiro à Paris
En effet elle est née pour chanter. Malgré avoir fait des études de comptabilité, Cléa de Oliveira n’a jamais aimé cette matière. Dans ce sens, elle précise à Ana Clara Garmendia, en 2006, dans Folha de Londrina : « Ne me demande pas de faire de l’administration économique parce que je ne saurais pas la faire ».
Et c’est avec une maîtrise en économie, après avoir travaillé dix ans au Tribunal de Justice, que Cléa reçoit une bourse d’études pour Paris.
C’est pourquoi, en septembre 1967, en pleine dictature au Brésil, l’élégante Cléa quitte sa merveilleuse ville où il fait beau toute l’année, sa fratrie et sa maman. Sa mère est une grande couturière à Rio de Janeiro. Elle confectionne des sur mesure pour la haute bourgeoisie.
C’est ainsi qu’en arrivant à Paris, Cléa s’installe dans un appartement à la place Saint-Michel. D’où elle est bien placée pour vivre, « intensément toutes les grèves de l’époque, et la grande révolte des étudiants de mai 68 ».
Cléa et Guy une belle histoire d’amour franco-brésilienne
Puis les jours se suivent et le destin lui fait rencontrer le publicitaire français Guy Leroux, présenté par l’amie et mannequin Luana. Résultat : Cupidon jette sa flèche, et les deux cœurs s’unissent…
Ensuite, en 1970, le couple ouvre à Saint-Germain-de-Près, en plein cœur du Quartier Latin, le fameux restaurant brésilien « Guy » (8 rue Mabillon – Paris 6è), durant la Coupe du monde de football.
Dès lors c’est un succès extraordinaire. « Guy » devient un restaurant mythique. Votre rédactrice peut en témoigner. Car Angela Braga Mermet, une grande amie, monteuse cinéma, m’y a amenée pour savourer l’inoubliable feijoada(2) de Cléa, dès mon arrivée à Paris, un samedi de novembre 74.
Beaucoup d’histoires à raconter
En outre « Guy » devient un restaurant tropical à la mode, avec de la musique live tous les samedis. Par ailleurs dans ce lieu incontournable de tous les Parisiens l’on pouvait écouter la crème des crèmes de la musique brésilienne en vogue. Or avec ces virtuoses Cléa De Oliveira faisait le bœuf.
Parmi eux Vinicius De Moraes, Tom Jobim, Paulinho da Viola, Jorge Ben, Martinho Da Vila. Ou aussi Baden Powel qui lui disait : « Cléinha je ne suis pas venu pour jouer, je suis venu avec ma guitare pour t’accompagner ». Sans doute, une certitude c’est que chez Guy l’on pouvait s’attabler souvent à côté de personnalités, allant de Ray Charles à Maria Betânia. En passant par Di Cavalcanti, Marcelo Mastroiani, Lourdes De Oliveira Camus (actrice du film Orphée Negro de Marcel Camus Palme d’or au festival de Cannes 1959), Pelé (le roi du football), François Mitterrand, Brigitte Bardot. Ou encore s’asseoir juste à côté d’écrivains de renom. Comme par exemple : Jorge Amado, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan.
Enfin, tous ces moments joyeux nous incitent à chanter encore « Bon anniversaire » à Cléa De Oliveira. Et lui souhaiter aussi une très belle vie, remplie de belles rencontres, à cette femme qui chante et enchante !
NOLDS et YDDS.
Notes :
(1) Carioca : habitants de la ville de Rio de Janeiro.
(2) Feijoada : c’est un plat complet typiquement brésilien. Il s’agit d’un cassoulet à base de petits haricots noirs et des morceaux variées de viande de bœuf et de porc. Servi avec du riz blanc, farine de manioc, choux beurre, fines tranches d’orange. Sans oublier les sauces picadinho (sorte de vinaigrette avec tomate, poivron, oignions, coupés en tout petits dès) et au piment langue d’oiseau avec du citron vert.