Le génocide des Indiens Guarani Kaiwoá au Brésil

Le massacre des Indiens Guarani Kaiowá est un crime contre l’humanité. Et il persiste.

LE GÉNOCIDE des Guarani Kaiowá persiste et le gouvernement brésilien laisse faire. Voilà pourquoi le chef Ládio Veron demande l’aide européenne pour éviter la disparition de son ethnie. Il fait donc un tour de trois mois en Europe. Il est en France depuis le 20 mai et y restera jusqu’au 29.

Ainsi, ici, avec sa belle coiffe de plumes colorées, le cacique demande justice contre le génocide des Indiens.

Ládio Veron, chef indien brésilien des Guarani Kaiowá.
Ládio Veron, chef des Guarani Kaiowá.

Colonisation et invasion

En effet ce massacre perdure depuis l’arrivée des Européens au Brésil. Il met en évidence le côté pervers des « grandes découvertes » du XVIè siècle. Or, depuis, aucun des gouvernements qui se sont succédé n’a protégé ces autochtones. Même après l’indépendance du pays, en 1822, et la Constitution fédérale de 1988 qui les protège.

 

Alors Ládio Veron dénonce l’ethnocide et la négation des droits humains, subis par son peuple dans l’état de Mato Grosso do SulMGS (Centre-Ouest). Il vient demander, en Europe, un appui international pour mettre un terme aux violations des droits légaux des Indiens. Non seulement à celles des Guarani Kaiowá, mais également à celles de tous les Indiens du Brésil. Afin qu’ils récupèrent la terre de leurs ancêtres, dont ils étaient les gardiens avant d’être expulsés.

Le droit aux terres ancestrales

Dans ce sens, l’organisation Survival International appelle le Brésil à reconnaître le droit des Indiens à posséder leurs terres, conformément aux Conventions 107 et 169 (1)de l’Organisation International du Travail – OIT, qu’il a ratifiées en 1965 et en 2002.

Par ailleurs les communautés autochtones ont acquis d’autres droits. Assurés, par exemple, par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (2007).

Aussi par l’Assemblée constituante du Brésil (1986), qui reconnaît la préservation des origines, des cultures, des valeurs liturgiques et folkloriques. Ou encore la Constitution fédérale brésilienne (1988) qui stipule la délimitation de leurs territoires traditionnels.

Exclusion sociale

En effet la femme politique Marina Silva confirme que « la violence faite aux autochtones a des racines structurelles dans la société brésilienne ». L’écologiste note que « les 45.000 Guaranis souffrent d’une grave exclusion sociale. Même sous la présidence de Dilma Rousseff l’amélioration des droits des peuples autochtones n’a joué qu’un rôle mineur. Puisque seulement dix territoires autochtones ont été reconnus lors des deux premières années de son mandat ». 

Catoon-agro-negoces
Cartoon « l’agro-négoces et le génocide
Guarani Kaiowa au Brasil » ©Latuff 2012.

De plus, en 2016, après l’impeachment de la présidente Dilma Rousseff. Quand Michel Temer compromis dans l’affaire Petrobras/Odebrecht(2) assume en intérim la présidence, c’est la valse des changements de Lois. Dont celles concernant les indigènes.

D’ores et déjà ils sont de plus en plus opprimés par la puissante agro-industrie des gros propriétaires fonciers. Car ces personnes absurdement riches, qui se sont appropriées illicitement leurs terres, font partie du gouvernement du président Temer. En outre, groupées en syndicats, elles paient des milices de sécurité. Or ces paramilitaires sont responsables de la plupart des massacres des Indiens. Sans qu’aucun de ces assassinats ne soit puni.

La famille Veron

Comme c’est le cas du père de Ládio, Marcos Veron (1929 – 2003), tué le 13 janvier 2003. Alors que Marcos venait de se réinstaller avec sa communauté sur leur terre, de laquelle ils ont été expulsés en 1950. Cette terre de leurs ancêtres qu’ils revendiquaient : la Tekoha Takwara.

Assassinat de Marcos Veron cacique Guarani Kaiowá

Les faits sont terrifiants. Le 12 janvier 2003 « une quarantaine d’hommes armés agressent la communauté des Guarani Kaiowá. Le lendemain, après la poursuite d’un véhicule sur 8 km, ils tirent sur les passagers. Dont 2 femmes et 4 enfants. Puis, dans la nuit du 13 janvier, les agresseurs attaquent à nouveau leurs campements. Alors ils séquestrent et attachent sept Indiens dans la remorque d’une camionnette. Et les emmènent dans un lieu où ils procèdent à des actes de torture.

Durant l’agression Ládio est presque brûlé vif. Sa fille, Geisabel, enceinte de 7 mois, est trainée par les cheveux et rouée de coups. Tandis que son père, Marcos Veron, 73 ans, est battu à mort à coups de poings et de crosse de fusil sur la tête ».

Ládio-et-sa-mère
Ládio et sa mère avec la photo de Marcos Veron.

Valdelice Veron

Mais, avant la venue de Ládio en France pour tenter de mettre fin à ces violences, sa sœur Valdelice Veron se présente en  juillet 2015, à Paris. Où elle a émis un cri d’alerte face à la déforestation et à la corruption au Brésil lors du Sommet des Consciences pour le Climat.

Dans la conférence de presse organisée par France Libertés et Planète Amazone, Valdelice clame : « Mon peuple crie au secours ! Je ne suis que la porte-parole d’un peuple qui refuse de mourir en silence ! Notre seul désir est de vivre en paix sur la terre. Où nous sommes nés. Où aussi sont enterrés nos ancêtres

Nous exigeons donc la stricte application, par les pays signataires, de la Convention des Nations Unies contre la Corruption. Car cette pratique de la corruption est la base de l’exportation illégale de bois. En clair, il s’agit d’une usurpation criminelle qui mène les populations autochtones à une calamité. »

Guarani Kaiowá : testament vert

Sans doute, la déforestation a des effets néfastes pour l’homme et pour son environnement. Car ils traversent les frontières, et se répercutent partout. Notamment sur le cycle hydrologique provocant des inondations, des sécheresses. Ainsi que l’érosion accélérée des sols.

Valdelice explique qu’elle est « une gardienne des forêts. Car sa seule ambition est d’assurer aux enfants le Testament vert, synonyme de préservation de la nature. La relation respectueuse de mon peuple envers la terre, la faune et la flore est une simple expression du mode de vie Kaiowá.

Nos territoires sont en train d’être détruits par des hommes avides. Dont le seul but est de s’enrichir en approvisionnant le marché international de soja, de viande…

Mauvaise exploitation appauvrit la terre-mère

En ce qui nous concerne, le fléau est l’agro-carburant, l’éthanol, qui est fait du sang qui jaillit de nos veines et inonde la terre Kaiowá... Le développement durable, économique et social dépend de la Terre et de la Vie… Nous devons nous unir avec tous les peuples qui se battent pour que la Planète puisse encore respirer. »

Statu juridique pour la Nature

Dans ce sens un moyen efficace c’est également de « doter les écosystèmes d’une personnalité juridique et de droits fondamentaux » prône Wild Legal.

Sans oublier que pour les aborigènes le respect pour la Mère Nature est inné, voire par exemple la minuscule Île de Tikopia, dans l’Océan Pacifique. Pour eux, comme pour d’autres natifs de la Planète, les entités naturelles telles que : montagnes, fleuves, rivières, lagunes, terres, forêts, flores, faunes, doivent être reconnus légalement.

Enfin pour se protéger face à la dégradation de l’environnement. Mais aussi pour contraindre les États à respecter la Nature et ceux qui étaient là, sur Terre, avant l’arrivée du prédateur homme envahisseur. Par exemple : obliger les États responsables à dépolluer les terres et les fleuves contaminés par l’extraction des richesses, qui ne sert qu’à détruire le vivant au nom de l’argent.

Gardiens de la Nature

Puis fin 2015, c’est le tour des caciques Raoni et Megaron de lancer, à Paris, l’Alliance des gardiens de la Mère Nature, lors de la COP 21 – Conférence pour le Climat. Où ils demandent que « les instances internationales reconnaissent la notion de crime contre les générations futures et d’écocide ».

Rapport Figueiredo : atrocités contre les aborigènes

Aussi il ne faut pas oublier que le Brésil, en 1967, est épinglé internationalement pour génocide. Quand un rapport du ministère de l’Intérieur de 7.000 pages, énumère les crimes commis en 1940, 1950 et 1960.

Il cite des faits inhumains dont les Indiens furent victimes. Tels que : meurtres, torture, esclavagisme, guerre bactériologique, abus sexuels, spoliations territoriales.

Ce document prend le nom du procureur public Jader de Figueiredo Correia. Ainsi le Rapport Figueiredo(3) révèle les monstruosités exécutées par les puissants propriétaires terriens et le Service de Protection des Indiens – SPI.

Massacre du 11è parallèle et autres

L’un des faits les plus terrifiants de ce rapport est le « Massacre du 11è parallèle », en 1963. Où un petit avion a largué de la dynamite sur un village des Cinta Larga(4). Résultat : il tue trente Indiens. Sauf que deux survécurent. Et peuvent témoigner.

Mais, pour autant, ces brutalités ne cessent pas. Par exemple, en 1984, les hostilités envers les Indiens redoublent avec la chute de la dictature. Et lorsque le gouvernement reconnaît le droit des autochtones à leur terre. De même, en 1990, quand il délimite officiellement celle des Guarani.

Et c’est toujours la même manière de procéder. Des policiers ou hommes de main recrutés par des fermiers attaquent leur village. Avec des bulldozers ou des tracteurs ils l’encerclent, brulent leurs cabanes, leurs tirent dessus, les blessent, les torturent. Avant de les placer dans des réserves. Afin que des partenaires d’un groupe pétrolier, comme Shell, convertissent leurs terres en plantations de canne à sucre pour l’agrocarburant à base d’éthanol pour l’Europe.

Quelques responsables des massacres des Indiens et de la Nature

Carte-de-Mato-Grosso,-BR,-terre-des-Guarani-Kaiowá
Carte de Mato Grosso du Sud, BR, terre des Guarani Kaiowá

Ainsi leur situation s’aggrave avec l’ingérence des multinationales, des États-Unis, des gros propriétaires terriens.

Et depuis les Indiens restent entourées par : des milices, des grosses exploitations de canne à sucre (qui appauvrissent le sol en azote, phosphore, potasse, calcium, magnésium), la culture intensive de soja transgénique et l’élevage de bovins pour les MacDo. Parmi les principaux marchands responsables de cette situation : ADM(5), Cargill(6), Bunge(7), Maggi(8).

Or dans la région des Guarani Kaiowá, Mato Grosso do Sul, l’agro-business est très bien installé. Car les puissants propriétaires sont bien organisés financièrement et politiquement.

Agro-business fait la loi dans le gouvernement

Grâce à leurs représentants dans tous les niveaux des pouvoirs de la Nation (judiciaire, législatif, exécutif). Aussi aux niveaux : municipal, étatique et fédéral. Les lobbyistes sont donc partout. Dès lors, avec d’autres secteurs capitalistes, ils détiennent le pouvoir dans tout le Pays.

En revanche, les communautés indigènes n’ont pas de représentation dans aucune des instances gouvernementales.

Voilà pourquoi la solidarité internationale devient l’unique moyen de pression sur le gouvernement brésilien.

Rupture avec le lien sacré – violences physiques et psychiques

En effet ces Indiens sont pris en otage dans leur propre pays. Car ils sont, depuis des générations, privés des droits fondamentaux. Alors qu’ils ont obtenu ceux-ci à force de sueur, labeur, sang et larmes de leurs familles. 


Aussi, selon le professeur João Pacheco De Oliveira : « Aujourd’hui la seule définition des Indiens est en termes de droits internationaux… Ces droits attribués aux populations tribales, semi tribales, indigènes, à ces populations qui ont fait l’objet de colonisations, de dominations.

Les instances nationales et internationales commencent à reconnaître les droits aux XXè et XXIè siècles. L’Indien ne peut se définir à travers la race ou des éléments arbitraires de culture.

L’Indien a une auto-définition. Et la question cruciale est celle de la Haute Identité. Celle de populations originelles, colonisées et transformées en populations sans droits. »

Premiers habitants du Brésil

Carte-du-BR-et-des-ses-ethnies-dont-Guarani-Kaiowá
Carte du Brésil avec ses ethnies, dont les Guarani Kaiowá

Ainsi, pour cet anthropologue, il est très important l’identification des Indiens comme étant les premiers brésiliens. C’est pour une question d’origine des droits. C’est la raison pour laquelle ils la revendiquent. Et luttent pour leur reconnaissance. Car « ils sont la première population de ce pays, la population autochtone ».

Sans compter que les peuples indigènes sont aussi la base de la richesse du Brésil. Ce sont eux qui construisent la plupart de villes. Telles que Salvador, Rio de Janeiro, Recife, avec ses routes, ses églises, ses fortifications. Or ils sont les premiers esclaves avant l’arrivée des Africains, à partir du XVIè siècle.

Pour toutes ces raisons, Pacheco De Oliveira croit qu’il est important de dire que « le Brésil doit aux Indiens ses territoires, ses flux initiaux de population et ses richesses. Santé, éducation ou marquage des territoires ne signifient rien. Sans le paiement de cette dette historique existant avec le passé…. (Les Brasileiros par Laurence de Raphelis-Soissan, 19/6/2012) ».

Taux de suicide très élevé chez les Guarani

Alors après tout ce qu’ils ont fait pour leur Pays, certains craquent face aux humiliations. À force ils se sentent impuissants devant le manque de reconnaissance et les pressions. Surtout pour les jeunes cela est trop dur. Et pousse certains au suicide.

Aussi, selon des statistiques officielles, les Guarani ont un taux de suicide douze fois supérieur à la moyenne brésilienne. Et représente le taux de suicide le plus élevé au monde.

Guarani Kaiowá et l’identité perdue

Un reportage (janvier 2014) de l’ONU et TV5 Monde met en évidence le suicide de ces adolescents « Les Guarani du Brésil : un peuple à la recherche de son identité perdue ».

Ici l’anthropologue Tonico Benites, porte parole Guarani Kaiowá, explique que la raison fondamentale qui provoque ce geste est « la rupture avec le lien sacré ». Ce lien qui unit un peuple à sa terre ancestrale où il a toujours vécu. Et qui est rompu lorsqu’il est chassé de son territoire, pour vivre parqué dans des réserves.

La terre ancestrale est un lien primordial

Tonico Benites souligne ainsi l’importance des terres pour l’identité de cette communauté. Au-delà d’être aussi leur principale source de subsistance.

« Les Indiens ont le sentiment qu’ils ont perdu leur autonomie, leur joie, leur capacité à survivre. Donc ils commencent à penser à la mort, explique Benites. Ils sentent la nostalgie, la saudade de leur terre. Mais aussi de la vie qu’ils y menaient en liberté au milieu de la beauté des lieux. Alors que dans la réserve il n’y rien de tout cela. Le suicide est un moyen de refuser de l’accepter ». Benites est mal vu par les agriculteurs et les éleveurs. Du coup il reçoit des menaces de mort. Déjà à trois reprises il a failli mourir.

Encore dans ce reportage de TV5 James Anaya, professeur de Droits humains,  rappelle que : « respecter les Indiens et les laisser à leur place ancestrale ne peut être que bénéfique pour tous les Brésiliens et pour tout le Brésil ». Car ils sont respectueux et savent préserver l’environnement.

Guarani Kaiowá : victimes de la politique brésilienne

Cartoon-Bruno-blogs-com
Cartoon l’ONU et développement durable, Rio 2012  ©Bruno.blogs.com.

Or forcés d’être éloignés de leurs terres leur mode de vie aussi est détruit. Face à toutes ces atteintes à leurs droits ils se transforment en des êtres vulnérables. Car leur vie est brisée.

En outre les autochtones deviennent victimes de maladies transmissibles qu’ils ne connaissaient pas. Sans parler de la malnutrition. Puisque ils sont privés de la forêt qui les nourrit, de leur territoire de chasse et de pêche. En revanche, dans leurs terres ancestrales, les Guarani n’ont jamais souffert ni de la famine ni de la pauvreté.

Pour ces raisons, il est impossible pour eux de survivre dans des réserves avec peu de terre. Et sans avoir accès à leurs activités traditionnelles.

Guarani Kaiowá : malnutrition avérée

Ainsi en décembre 2004, la Fédération Régionale Indigène, lors d’une visite à trois communautés guarani, constate que : « 31,7% des enfants guarani souffrent de malnutrition et 14% de malnutrition grave ».

Puis, en 2005, les Guarani vivant dans ces campements surpeuplés alertent les autorités. Ils affirment que la malnutrition et la misère sont liées au manque de terre. Et que la solution n’est pas leur « donner à manger ».

Ils expliquent : « Nous étions un peuple libre dans un environnement généreux. Aujourd’hui, notre vie dépend de l’aide du gouvernement. Cette politique paternaliste ne nous permet pas de nous épanouir en tant que peuple. Nous devons faire revivre nos terres qui doivent être officiellement reconnues par le gouvernement. Et les envahisseurs doivent en être chassés ».

Chef Guarani Kaiowá en Europe

Ainsi éloignés de la terre de leurs ancêtres, les Guarani Kaiowá sont encerclés comme des bêtes affamées. Tandis que leur forêt est transformée en fermes d’élevage, ou en plantations transgéniques. Ou encore dévastée par l’exploitation illicite du bois. Cela engendre un écocide avec la destruction de la flore et de la faune.

Cette situation outrageante oblige les Guarani à « demander le soutien de la Communauté internationale des droits de l’homme », explique leur chef Ládio Veron.

Voilà pourquoi, du 1 mars au 8 juin 2017, il visite 12 pays. Parmi eux l’Italie, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal. Où Ládio vise établir des alliances politiques pour former un Réseau international d’aide aux Guarani Kaiowá.

Écologistes innés

Bref, il est clair que les Indiens sont les premiers écologistes de l’histoire de l’humanité. Car ils respectent en priorité la nature. Aussi leur mode de vie est un mode de société durable, d’économie circulaire où tout est recyclé. Sauf qu’aujourd’hui, grâce à la rapacité de l’homme, ils sont en train de disparaître à la même vitesse que la forêt amazonienne.

Avec près de 45 mille personnes, les Guarani Kaiowá sont la plus grande population d’autochtones du Brésil.

Du coup ils pensent que seul le continent européen peut leur accorder une réelle protection contre leurs prédateurs. Et qu’elle pourra placer une épée de Damoclès sur la tête du gouvernement brésilien.

NOLDS.

Notes de 1 à 2 :

(1) Conventions 107 et 169 de l’OIT. La Convention 169 de l’Organisation International du Travail, 1957, ou Convention Relative aux Peuples Indigènes et Tribaux, est avec la Convention 107 un instrument juridique. Entrée en vigueur le 2 juin 1959 la Convention 107, et ratifiée par 27 États. Elle concerne la protection et l’intégration des populations. Allant des conditions de travail et de recrutement aux droits fonciers, en passant par la santé et l’éducation.

(2) Petrobras/Odebrecht : c’est une affaire de corruption politique révélée en mars 2014. Elle implique Petrobras, le géant pétrolier brésilien contrôlé par l’État, et Odebrecht géant brésilien des BTP. Les deux entreprises travaillent ensemble sur les grands chantiers d’infrastructure. Dont ceux liés aux nouvelles réserves en eaux profondes, découvertes au large du Brésil méridional. En décembre 2016 le scandale de la Petrobras met directement en cause le président Temer. Lorsque des hauts dirigeants d’Odebrecht commencent à dénoncer les sommes versées aux partis politiques. Au-delà de Temer des dizaines d’autres personnalités politiques sont citées dans les dépositions, contre des remises de peine dans le cadre de l’opération « lava jato » (lavage express). Bref l’actuel secrétaire de la présidence ainsi que le président du Sénat auraient coordonné des versements de pots-de-vin d’Odebrecht, qui obtenait des contrats publics en échange.

Notes de 3 à 6 :

(3) Rapport Figueiredo c’est une commande du ministère de l’Intérieur lors de sa création, en 1967. Il a été mystérieusement « détruit lors d’un incendie ». Mais il réapparaît 45 ans plus tard grâce aux recherches de la Commission Nationale de VéritéCNV. Il a été mis à disposition du Musée de l’Indien.

(4) Cinta Larga ainsi appelés grâce aux larges ceintures en écorce d‘arbre qu’ils portent, le tuari. Les Cinta Larga vivent de l’Est de l’état de Rondonia au Nord-Ouest de Mato Grosso.

(5) ADM (Archer Daniels Midland) produit et vend, entre autres, au Brésil, depuis 1997 : soja, maïs, biocombustible, produits chimiques.

(6) Cargill, leader mondial de vente de soja, depuis 10 ans au Brésil. Où elle a 7 usines. Dont une à Primavera de Leste dans l’état de Mato Grosso.

Notes de 7 à 8 :

(7) Bunge est propriétaire, entre autres, de l’Usine Monteverde. En 2004, la terre où cette usine s’installe appartient au territoire traditionnel Guarani Kaiowá, et reconnu par la Fondation Nationale de l’IndienFUNAI. En outre, Oxfam s’est penchée sur dix géants de l’industrie agroalimentaire, pour évaluer leurs politiques et engagements en faveur de plusieurs problématiques. Tel l’accaparement des terres. À travers son rapport appelé « Le goût amer du sucre » Oxfam a pointé les liens étroits entre cette industrie du sucre. Et les appropriations injustes de terres au Brésil. Où des indiens Guarani Kaiowá ont été assassinés.

(8) Maggi, groupe Nestlé. « Sans le soja, dit Blairo Maggi, actuel ministre l’Agriculture, Élevage et Ravitaillement, Mato Grosso serait encore dans une situation précaire ». Cet entrepreneur, agronome, et homme politique gouverne l’état de Mato Grosso (MG) de 2003 à 2010. Au-delà d’être l’un de plus grands producteurs de grains du Brésil. Il est sénateur de la République de 2011 à 2016, lors qu’il est appelé pour faire partie du gouvernement de Temer. Malgré être accusé, en 2015, d’être l’un des bénéficiaires du scandale nommé l’Opération Ararath. Où Blairo Maggi participe en faisant de très hauts crédits de forme illégale. Dans un schéma de transactions financières clandestines, qui auraient eu lieu à MG. Pour un montant de R$500 millions de reais (environ 143 millions d’euros aujourd’hui). Or ce schéma compte avec la complicité de divers hommes politiques.

Une réflexion sur “Le génocide des Indiens Guarani Kaiwoá au Brésil

Commentaires fermés.