Le Festival de Cannes au rythme du 70è anniversaire

Le 70è Festival de Cannes s’achève ce dimanche 28 mai lors de la cérémonie des palmarès.

Le Festival de Cannes 2017 attribue la Palme d’or à The square, du suédois Ruben Östlund. C’est le président du Jury, le réalisateur Pedro Almodóvar, et l’actrice Juliette Binoche qui remettent ce prix au meilleur des dix-huit films en compétition. Quant l’actrice Monica Bellucci, maîtresse de cérémonie, elle accueille, au Grand Théâtre Lumière, les remettants des prix. Mais aussi les heureux lauréats, de cette 70ème édition 2017.

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Montée des marches 2017 par RDI

Le palmé d’or The square est primée également avec le trophée du Prix Vulcain de l’artiste-technicien. Ce prix décerné à Josefin Asberg, par le Jury de la CST – Commission Supérieure de l’Image et du Son, souligne ainsi « l’excellent apport artistique des décors en cohérence avec l’inventivité », du film du réalisateur et scénariste Ruben Östlund.

Autres prix du Festival de Cannes 2017

Le prix du 70è anniversaire du Festival de Cannes est décerné à Nicole Kidman. Notamment pour son rôle dans la série Top of the lake : China girl, de Jane Campion et Ariel Kleiman. Absente au moment de la remise du prix, l’actrice australienne envoie un message vidéo de remerciements, directement de Nashville/Tennessee (USA). Nicole Kidman participe à deux films en compétition Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos et Les Proies de Sofia Coppola, lauréat du prix de la Mise en scène.

Alors que 120 Battements par minute, de Robin Campillo, remporte le Grand prix du festival 2017.

Quant au prix de la Meilleure interprétation masculine il est remis au séduisant Joaquin Phoenix, pour son rôle dans You were never really here de Lynne Ramsay. Et le prix de la Meilleure interprétation féminine va à la gracieuse Diane Kruger, remarquée dans In The fade de Fatih Akin.

Le prix du Jury est attribué à Faute d’amour d’Andrey Zvygintsev. Alors que le prix du Scénario ex-æquo, est pour Yorgos Lanthimos et Lynne Ramsay, dans les films cités plus haut.

Courts métrages primés

Par rapport aux courts métrages. La Palme d’or est donnée à Une Nuit douce, de Qiu Yang. Et la Mention spéciale du jury à Le Plafond, réalisé par Teppo Airaksinen.

Un certain regard

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De gauche à droite : Mohamed Diab, Karel Och, Uma Thurman, Reda Kateb, Joachim Lafosse ©Regardinfos.com

Dans cette section, présidée par l’actrice Uma Thurman, le jury attribue le prix Un certain regard à Un homme intègre, de Mohammed Rasoulof. Le prix d’Interprétation féminine à Jasmine Trinca dans Fortunata de Sergio Castellitto. Le prix de la Poésie au biopic Barbara de Mathieu Amalric avec Jeanne Balibar. Le prix de la Mise en scène à Taylor Sheridan pour Wind River. Et le prix du Jury à Las hijas de abril, réalisé par Michel Franco.

La Caméra d’or

Le prix de la Caméra d’or est remis par la comédienne Sandrine Kiberlain, présidente du jury. Ce prix récompense le premier film Jeune femme, de Léonor Serraille, diffusé dans le cadre d’Un certain regard.

Cinéfondation

Le président de Cinéfondation, le réalisateur Cristian Mungiu, et son jury accordent le Premier prix de cette section à Paul est là de Valentina Maurel, le Deuxième prix à Heyvan de Bahram & Bahman Ark, et le Troisième prix à Deux égarés sont morts de Tommaso Usberti.

Semaine de la critique

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João Pedro Zappa et Caroline Abras dans « Gabriel et la montagne »

Tandis que le jury de la Semaine de la critique et son président, le cinéaste Kléber Mendonça Filho, attribuent deux prix à Gabriel et la montagne. Un documentaire-fiction, brésilien, à l’échelle humaine, lumineux, avec l’acteur João Pedro Zappa. C’est le deuxième long-métrage de Fellipe Gamarano Barbosa. Ce film tourné en Afrique reçoit le prix de la Fondation Gan à la diffusion, et le prix de la Révélation France 4. Quant au prix SACD, Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, il est pour Ava de Léa Mysius.

L’Œil d’or

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Trophée l’Œil d’or

Puis les touchants Agnès Varda et JR sont récompensés par le prix du Documentaire du jury de l’Œil d’or, pour Visages, villages. Dans cette même catégorie, présidée par Sandrine Bonnaire, une Mention spéciale est décernée à Emmanuel Gras pour Makala.

Prix de la Meilleure création sonore

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Trophée de la meilleure création sonore

Enfin le prix de la Meilleure création sonore, suggéré par Christian Hugonnet, président fondateur de la Semaine du Son, est mis en place pour la première fois au Festival de Cannes. Cela grâce à Thierry Frémaux, l’infatigable amoureux du cinéma, délégué général du Festival, et le  soutien du grand réalisateur Costa Gavras.

Ici c’est la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania qui obtient ce prix pour La belle et la meute, présenté lors d’Un certain regard. Selon Bob Swain, président du jury, « l‘articulation sonore de [ce] film, porte une réalisation qui participe à la dimension narrative, dramatique et artistique de l’œuvre ».

Hors compétition

Dans la catégorie Hors compétition Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin ouvre le Festival avec l’acteur Mathieu Amalric. Aussi, le merveilleux réalisateur Roman Polanski présente D’après une histoire vraie. Un thriller très bien ficelé, adapté du livre de Delphine de Vigan. Car Polanski dirige à merveille Emmanuelle Seigner et Eva Green. Ainsi ces deux beautés l’entourent au Palais des Festivals, lors de la montée des marches filmée par regardinfos.com

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Polanski entre Emmanuelle Seigner et Eva Green ©Regardinfos.com

Sur le tapis rouge

Or depuis le mercredi 17 mai le Festival de Cannes change tous les jours le fameux tapis rouge de ses célèbres marches. Afin de recevoir les pas des stars du monde entier, lors de son incontournable rendez-vous annuel.

Et, comme d’habitude, des réalisateurs reconnus ont marché dessus pour faire rêver les amateurs de cinéma. Par exemple les habitués de la Croisette : Michael Haneke, François Ozon, Jacques Doillon, en passant par Todd Haynes, Hong Sang-Soo. Mais aussi de nouveaux prometteurs. Parmi eux : Fellipe Barbosa, Robin Campillo, Noah Baumbach, les frères Benny et Josh Safdie.

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Nastassja Kinski, Festival de Cannes 2017 ©Regardinfos.com

Sans parler des vedettes étrangères et françaises. Telles que : Nastassja Kinski, Joaquin Phoenix, Colin Farrell, Will Smith, Julianne Moore. Ainsi que Susan Sarandon, Victoria Abril, Juliette Binoche, Vincent Lindon, Isabelle Huppert, ou Catherine Deneuve toujours fraîche avec son élégance naturelle.

Séries et réalité visuelle

Cependant une autre nouveauté de ce 70ème anniversaire du Festival de Cannes est la présence en sélection officielle, en marge de la compétition, de séries présentées par des réalisateurs connus. Ainsi Jane Campion fait voir la deuxième saison de Top of the lake, et David Lynch deux épisodes de la troisième saison de Twin Peaks.

Hommages

Aussi, cette année, le Festival rend hommage à André Téchiné présentant son nouveau film Nos années folles. Et à Tony Gatlif en diffusant Djam, dans un ciné-concert, au cinéma de la Plage.

Autres longs-métrages à ne pas manquer

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Jacqueline Bisset  Festival de Cannes, 27 mai 2017 ©Regardinfos.com

L’amant double de François Ozon, une adaptation du livre de Joyce Carol Oates. Un thriller érotique psychologique en compétition officielle, avec Jérémie Renier, Marine Vacth, et la ravissante Jacqueline Bisset.

Un Beau soleil intérieur est diffusé en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Où la réalisatrice Claire Denis mène la radiante Juliette Binoche à la « recherche de l’amour vrai ». Ce film reçoit le prix SACD de la commission cinéma de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques.

Sans oublier le prenant La cordillera, de Santiago Mitre, conduit par le regard bleu intense de l’attachant Ricardo Darin. Paru dans le cadre d’Un certain regard.

Et le formidable Promised land d’Eugene Jarecki. Car le réalisateur nous promène sur des belles routes américaines, dans la Rolls Royce de l’inoubliable Elvis Presley, durant la triste élection présidentielle 2016. Celle qui a élu Donald Trump à la tête des États-Unis. Vu dans les Séances spéciales du Festival de Cannes.

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Le réalisateur Tony Zierra et l’acteur Leon Vitali, à Cannes ©NOLDS, 22 mai 2017

Ainsi que  Filmworker sur l’étonnant Leon Vitali, acteur et bras droit de Stanley Kubrick. Un excellent documentaire de Tony Zierra, sélectionné à Cannes classiques, sur ces deux monstres sacrés. Il s’agit d’un hommage à tous les artistes qui sont des maillons du cinéma afin qu’un film puisse exister. Ces personnes passionnées qui font rêver les amateurs du 7ème Art.

Autres courts métrages remarqués

À ne pas manquer l’excellent Absinthe de Michelle Figlarz. Avec Brigitte Fossey, Marie Christine Barrault et l’acteur-producteur Larry Cech.

Et le bon Nada du jeune brésilien Gabriel Martins, sur la rappeuse MC Clara.

Affiche du Festival de Cannes 2017

Quant à l’affiche du 70ème anniversaire du Festival international du cinéma, elle est embellie du charme irrésistible de la sexe-symbole Claudia Cardinale. Sur cette photo l’emblématique la comédienne des films de l’italien Luchino Visconti, Le Guépard, Rocco et ses frères, enchante la Croisette.

Alors que l’actrice apparaît en cheveux longs et beau sourire aux lèvres, ses pieds nus virevoltent sous une jupe longue dénudant ses belles jambes.

« Cette danse sur un toit de Rome, c’est en 1959 », déclare l’actrice à l’AFP – Agence France presse. « Nul ne se souvient du nom du photographe. Je l’ai oublié aussi. Mais cette photo me rappelle mes débuts et une époque. Où je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour, et monter les marches du plus célèbre palais du cinéma », ajoute avec sa voix rauque la plus belle italienne de Tunis.

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Affiche 2017© Bronx (Paris), ph C. Cardinale ©Arichiv Cameraphoto Epoche/Getty Images. Identité visuelle : Philippe Savoir, Filifox ©Regardinfos.com

Cannes durant le Festival

Au-delà de la montée des marches par les stars, cette quinzaine de Cannes est également un vrai festival de pure émotion dans les rues. Un carnaval où se mêlent stars, starlettes, glamour, cinéphiles, bling-bling, et des gens simples. Tous habillés selon des goûts très personnels, ou extravagants, dans un vrai festival de couleurs et de formes. Avec des décolletés allant jusqu’à la ceinture, ou des talons aiguilles le plus haut possible. 

Ville et organisation

D’autre part Cannes brille encore par la propreté impeccable de ses rues. Dans une ambiance festive, elle facilite les rencontres du monde du cinéma au milieu d’une population qui double pendant ce Festival.

En revanche cette quinzaine, si riche en films, est contrastée par le peu de cinémas dans la ville. Car Cannes ne compte que trois salles pour les 350 jours restants de l’année. En effet il y a « à peine trois salles ouvertes pour une population de 60 mille habitants », se plaint un chauffeur de bus. Alors pour les Cannois, le Festival est une bouffée d’air qui les fait profiter d’une pléthore de films.

Mais à part tout ce qui a été évoqué, le Festival de Cannes est une organisation fonctionnelle très bien rodée. En outre, le Festival emploie et fait marcher le commerce local et international. Non seulement pour les vedettes et les producteurs mais également pour la population. Cela concerne les stylistes et les coiffeurs, mais aussi les restaurateurs et des hôteliers.

Festival et actualité

Cependant le Festival de Cannes a été marqué cette année par l’attentat suicide de Manchester. Le soir du lundi 22 mai, à l’issue d’un concert de la chanteuse pop américaine Ariana Grande. Un attentat revendiqué par l’organisation de l’État Islamique – EI, qui fait 22 morts et plus d’une centaine de blessés.

Puis, le lendemain, Le festival est encore attristé par le décès du britannique Roger Moore, 89 ans. Ce bel acteur, de coiffure toujours impeccable, successeur du admirable Sean Connery dans le rôle de James Bond.

Enfin le Festival international de Cannes baisse ses rideaux et ferme ses portes jusqu’à l’année prochaine. Pour sa gloire cet événement majeur du cinéma est comme un bon film, puisqu’il n’a pas pris une ride malgré ses 70 ans.

C’est un festival où cinéphiles et glamours se mélangent. Aussi bien sur les marches mythiques du Palais des Festivals, que dans ses salles obscures et accueillantes.

NOLDS.