« Le cerveau des enfants, un potentiel infini »

« Le cerveau des enfants, un potentiel infini » de Stéphanie Brillant, tourné aux États-Unis, en salles, en France, le 23 mai.

Le cerveau des enfants de Stéphanie Brillant est un documentaire pédagogique. Il met en relief la neuroscience au niveau du grand public. Ainsi les disciplines biologiques et cliniques qui étudient le système nerveux et ses affections viennent aider les professeurs et les parents pour l’épanouissement des écoliers. Afin de faciliter la vie des étudiants dès la maternelle, avec des exemples pertinents venus tout droit des États-Unis. Où la réalisatrice habite depuis 2015.

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Stéphanie Brillant ©Jupiterfilms.com

Ce film montre et démontre l’importance des premiers vécus dès la toute petite enfance. Comment ils façonnent le développement du cerveau, influencent la manière d’être de chacun et marquent sa vie.

Le toucher est essentiel pour la construction du cerveau des enfants

En effet le toucher est très important pour l’être humain. « La plupart des mamans continuent à faire un seul corps avec l’enfant après sa naissance. Elles dansent avec leur bébé, sourient. Cela est empathique. Ils sont ainsi en harmonie et forment des connexions non négligeables pour tous les deux. Or nos cerveaux sont connectés et impactent sur notre biologie, par un flux d’énergie vers le système nerveux, dit Daniel Siegel, maître de l’esprit, psychiatre, du Mindsight Institute. Nos expériences façonnent notre esprit et activent l’ADN, par la connexion des neurones.»

Le cerveau des enfants est un film avec un message positif. Il éclaire et rappelle quelles sont les pépites pour un développement harmonieux. Afin que les enfants grandissent en pleine possession de tous leurs moyens. Et réussissent, en plénitude, l’accomplissement des taches auxquelles ils doivent faire face. Tout en sachant faire le meilleur choix, de ce qui leur convient le mieux. Afin  d’avoir une vie épanouie au sein de la famille, de l’école, du travail.

Ce documentaire est animé par divers témoignages de professionnels mais aussi d’enfants, pour permettre de comprendre ces processus. Tels que contrôler ses émotions, ses frustrations, sa colère, surmonter des échecs, réussir l’apprentissage. Ce sont des stratégies faciles ayant pour but une éducation plus saine et sans contraintes. Une éducation sans cris ou punitions, qui ne font que faire peur, stresser, culpabiliser ou inhiber. Car, pour mettre l’enfant sur le chemin de la connaissance de soi-même, il vaut mieux répondre par de l’empathie et du réconfort, mais en fixant des limites.

Lors d’une faute, la règle est réfléchir, examiner et recommencer

Par ailleurs devant une faute Jason Moser, professeur spécialiste des erreurs, associé à Michigan State University, déclare « C‘est important d’examiner l’erreur, la comprendre, et adapter son attitude pour devenir plus actif. C’est plus important de réessayer la même chose pour trouver la solution, que d’en faire une autre. Parce que ce n’est pas bon pour l’esprit, et évite de se mettre en situation d’échec. Les erreurs ne sont pas graves, bien au contraire. Elles sont même très importantes pour  évolution de l’enfant et tout ce qu’il peut tenter ensuite ».

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Le cerveau des enfants ©Jupiterfilms.com

Motivations de la réalisatrice

Alors interrogée par Regard’Infos, à Paris, la réalisatrice Stéphanie Brillant répond qu’elle a été motivée à faire ce documentaire pour « Être en connexion avec ce que l’on est profondément. Je suis passionnée par le potentiel humain, dit-elle. La neuroscience m’a complètement ouvert ma perception du sujet. L’idée de ce film était donc de comprendre, biologiquement, l’évolution du cerveau de l’enfant. Et ainsi de pouvoir identifier quelles sont les expériences qui sont favorables à son développement optimal ». Elle ajoute que, depuis, sa relation avec ses propres enfants s’en est améliorée. « Je ne les félicite plus sur leurs résultats mais sur leur progression, en citant tout leur progrès accompli depuis l’année précédente. Cela a eu un vrai impact sur leur appétit du défi, et sur leur capacité à se remettre d’un échec».

Des intervenants top

Dans « Le cerveau des enfants » des pontes se relaient pour expliquer les bénéfices d’une éducation éclairée. Afin que les jeunes se sentent bien dans leur peau, et aient des facilités pour aimer apprendre. Cette base est primordiale pour une construction épanouie des gamins. De plus elle a des répercussions positives et importantes pour toute leur métamorphose jusqu’à l’âge adulte.

Il est vrai que certaines de ces méthodes sont connues. Mais elles sont loin d’être appliquées partout. D’où l’intérêt de ce documentaire. Bref, les savantes précisions des intervenants du film sont bienvenues. Parmi ces sages : Tina Payne Bryson, psychothérapeute experte en parentalité, Stanford University. Susan Kayser Greenland experte de la pleine conscience pour enfants chez Innerkids. Kimberley Robinson, institutrice au Momentous Institute. Mais aussi Allan Schore, psychiatre des sciences de comportement à l’UCLA (University of California Los Angeles) et passionné du pouvoir de l’amour. Noël Enyedy, designer d’environnements d’apprentissage et directeur de recherche du Lab School de l’UCLA. Matthew Peterson, pdg de Mind Research Institute et défenseur de la difficulté positive. Pour ce neurophysicien l’enfant doit trouver lui même la solution d’une difficulté, pour apprendre que face aux défis de la vie nous sommes tous égaux. 

D’autres expériences sont présentées. Par exemple, l’expression corporelle en cours de science. Où les enfants sont des acteurs de leurs apprentissages. Car déguisés en abeilles, les élèves en CP captent le mouvement dans l’espace. Ce qui leur permet de s’impliquer davantage dans l’apprentissage et facilite la pollinisation de leur cerveau.

Résultat, à travers d’exemples concrets le spectateur comprend que chaque être a des capacités d’un génie. Or « tout le monde, signale Carol Dweck, professeur de psychologie à Stanford University, peut développer ses talents et ses aptitudes ». Pour cela il suffit d’être bien encadré, et en confiance pour évoluer dans un environnement propice.

L’importance d’une éducation approprié

Ainsi étant en pleine possession de leurs moyens, filles et garçons peuvent faire les choix qui leur conviennent le mieux.

Pour Suze Yalof Schwartz, fondatrice d’Unplug Meditation il est essentiel qu’un enfant puisse se développer en entier pour être bien dans sa peau. Pour cela il lui faut une alimentation saine, des exercices physiques, être respectueux. « Il doit pouvoir écouter une note de musique jusqu’à la fin, savoir porter l’attention sur les parties de son corps avec les yeux fermés. En remarquant ce qui se passe dans son corps par un scan corporel, sans lumière, et apprendre la résilience ». Son sommeil doit être de qualité pour être bienveillant, et pouvoir se cultiver.

Des réussites étonnantes

Encore un exemple frappant est celui de l’école Kimberly Robson pour les familles à faibles revenus. Où Margaret Martin, fondatrice d’Harmony Project et adepte du « quand l’on veut on peut », explique la réussite au Bac scientifique, à plus de 69%, des enfants issus des gangs de Los Angeles. Ces jeunes travaillent la musique 5h par semaine et cela entraîne l’amélioration cognitive du temps de vagabondage.

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Le Cerveau des enfants, Los Angeles ©Jupiterfilms.com

Crystal Reimer professeur d’éducation physique au Momentous Institute, à Dallas (Texas), où 80% des élèves sont issus de familles pauvres. Cette école prône les bonnes manières quotidiennes. « Pas le respect hiérarchique mais celui de l’autre, mais aussi l’esprit d’équipe ». D’une part, on se dit bonjour en se serrant la main entre élèves et celle des enseignants, tout en leur souhaitant de passer une belle journée. C’est autant impératif que l’inspiration et l’expiration (breath in, breath out), qui calment par le souffle et la pleine conscience. D’autre part, l’école commence par la récré. Certes c’est aussi « la récré du cerveau », puisque les jeux facilitent l’apprentissage.

Dans ce même Institut, la directrice Michelle Kinder parle de la composante biologique pour les comportements biologiques basiques de leurs émotions. « Nous ne pouvons donner que ce que nous avons », assure-t-elle. Ainsi dès la maternelle les jeunes têtes sont initiées au fonctionnement de leur cerveau, tout en gardant leur âme d’enfant. Ces enfants savent ce qu’est l’amygdale cérébrale, l’hippocampe. Ils savent dessiner le cortex préfrontal, le cœur. Ils connaissent les noms des sentiments, apprennent à contrôler leurs émotions, colères, échecs, et s’ouvrir à l’instruction. Sans parler de s’amuser sur une balançoire, pour les bienfaits du cerveau.

La neuroscience au cinéma

Le cerveau des enfants est un film qui tombe à pic alors que l’éducation nationale s’interroge encore sur la réussite de son système scolaire.

Ainsi la journaliste Stéphanie Brillant emmène la neuroscience au cinéma, tout en se mettant en scène elle même. « Le cerveau des enfants » est un film très intéressant sous l’angle choisi par sa réalisatrice. A savoir donner des outils aux enseignants ainsi qu’aux parents pour mieux accompagner leur progéniture. Afin que les enfants puissent faire briller tout leur potentiel et leur différence. Puisque le monde de demain appartient aux enfants d’aujourd’hui.

Et tout comme le documentaire «  L’intelligence des arbres  », « Le Cerveau des Enfants » est distribué par Jan Roeloffs de Jupiter Films.

 

NOLDS.