« Drive my car » en VOD, DVD, Blu-Ray

Dans ce film le Japonais Ryūsuke Hamaguchi promène le spectateur dans un road movie, dans une Saab 900 rouge. Conduite tout en douceur par une as du volant.

Drive my car (Il faut vivre, en français) se passe en partie dans un huis clos en mouvement avec deux personnages silencieux. Mais peu à peu leurs langues se délient, pour raconter des blessures bien enfouies. C’est donc dans une Saab 900 rouge que se dévoile l’histoire intime des deux protagonistes du film.

Hyūsuke-Hamaguchi-à-Cannes
Hyūsuke Hamaguchi ©Regardinfos.com

Résultat : ça donne un délicieux et unique road movie couronné par de nombreux prix. Parmi eux, celui du meilleur Scénario au Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur Film étranger à Hollywood (Los Angeles, Californie).

Drive my carscénario

Voilà pourquoi Drive my car offre à Ryūsuke Hamaguchi et à Takamasa Oe le prix du meilleur scénario. Et Regardinfos filme pour vous le réalisateur avec quelques membres de son équipe sur le célèbre tapis rouge du Festival de Cannes.

Drive my car raconte l’histoire d’un directeur et acteur de théâtre, Yusuke Kafuku (Hidetoshi Nishijima). Après le décès brutal de son épouse, l’actrice Oto Kafuku (Reika Kirishima), avec qui il travaille, Yusuke reçoit une invitation pour un Festival à Hiroshima. Il doit monter la pièce « Oncle Vania », du dramaturge russe Anton Tchekhov (1860-1904)…

Hidetoshi Nishijima (Yusuke Kafuku) et Reika Kirishima (Oto Kafuku)
Yusuke (Hidetoshi Nishijima) et Oto (Reika Kirishima) ©Drive my car

Un plaisant huis clos dans une Saab 900

Sauf qu’à Hiroshima, le Théâtre, pour des questions d’assurance, lui impose des règles strictes. Celles-ci interdisent Yusuke Kafuku de conduire afin éviter un accident de la route.

Il doit donc céder le volant de sa Saab 900 avec conduite à gauche, à Misaki Watari (Tôko Miura). Misaki est une jeune silencieuse, réservée, efficace. C’est elle qui va donc le transporter, respectueusement et en douceur, dans ce road-movie tout au long des répétitions. De son domicile au théâtre, et vice-versa.

Après une hésitation parce qu’il aime conduire sa voiture, Yusuke Kafuku accepte. Ainsi il peut écouter tranquillement la cassette de la pièce de Tchekhov, enregistrée par Oto. Qui a pris le soin de laisser des blancs afin qu’il puisse dire les répliques et mémoriser le rôle de Vania.

Rencontre entre deux solitaires

Alors à Hiroshima Yusuke se laisse conduire, assis sur le siège arrière de sa voiture.

Hidetoshi-Nishijima-(Yusuke)-et-Tôko-Miura-(Misaki)
Yusuke (Hidetoshi Nishijima) et Misaki (Tôko Miura) ©Drive my car

Certes, en se laissant diriger Yusuke prend, en même temps, du recul pour voir autrement sa propre vie. Puis, un jour, il pousse un peu plus loin les aller-retour au théâtre. Car Yusuke demande à Misaki de le conduire dans le village où elle a vécu, dans l’île de Hokkaidō. Une région montagneuse enneigée, où il y a cinq ans sa maison a été ensevelie dans un glissement de terrain en emportant sa maman.

Or ce film est également un questionnement sur le deuil. Avec ses réactions affectives, révélations et surprises. Dont il faut rebondir pour vivre son propre destin.

Hommage à l’art dramatique

Par ailleurs, Drive my car est aussi un très bel hommage au théâtre et aux acteurs. Mais il est surtout dédié à ceux qui font le métier de l’art dramatique comme une « façon de survivre », selon la note d’intention du cinéaste Ryūsuke Hamaguchi.

En fait l’intrigue de Drive my car s’inspire d’une nouvelle du même titre de « l’auteur japonais contemporain le plus lu au monde », Haruki Murakami.

Drive my car est un film magnifique

En somme le réalisateur Ryūsuke Hamaguchi, né en 1978, livre ici un très beau film. Entre autres, Il parle de tolérance et de différence. Car, les acteurs d’Oncle Vania ne se connaissent pas. Ils sont tous de nationalités différentes : chinois, coréens, japonais, philippins.

Or ce qui est merveilleux c’est que dans « Oncle Vania » chacun dit son texte dans sa propre langue. Par exemple, l’actrice muette Lee Yoon-a (Park Yu-rim) utilisera le langage des signes coréen. Elle joue le rôle de l’épouse du traducteur et assistant du théâtre d’Hiroshima.

Bref, Drive my car est un film tout en délicatesse avec de très belles scènes. Où la beauté de chaque personne est mise en valeur.

Ce film contenu, au rythme paisible, fait du bien aux occidentaux. Car Drive my car laisse le temps d’apprécier les images qui animent l’écran.

NOLDS.