Prix Jean Vigo 2023 pour Dominique Marchais
Car ce prix couronne l’indépendance d’esprit, la qualité et l’originalité des cinéastes de court et long métrages.
LE PRIX JEAN VIGO 2023 récompense le réalisateur Dominique Marchais pour La Rivière. Où il alerte sur l’importance et le respect de l’eau, de la variabilité aquatique, de l’environnement. Entre belle nature et désastre écologique ce beau film parle des gaves et de ses habitants. « Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves, explique-t-il. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. »
Hommage à Sophie Fillières
Or cette année le Prix Jean Vigo rend un hommage spécial à la réalisatrice, scénariste, actrice, Sophie Fillières (1964 – 2023). Par ailleurs, Sophie Fillières joue le rôle de Monica dans le film Anatomie d’une chute de Justine Triet, Palme d’Or au Festival de Cannes 2023.
Déjà en 1992 le Prix Jean Vigo est pour la Parisienne Sophie Fillières afin de magnifier « l’indépendance d’esprit, la qualité et l’originalité » de son court-métrage Des filles et des chiens. Par ailleurs, dans ce film, la réalisatrice Sandrine Kiberlain débute au cinéma en tant qu’actrice.
Alors cet hommage posthume à Sophie Fillières au Centre Pompidou se fera, en principe, en présence de ses enfants Agathe et Adam Bonitzer, des actrices Hélène Fillières (sa sœur), Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain.
Car le 31 juillet Sophie Fillières nous a quitté à l’âge de 58 ans. Alors qu’elle « venait tout juste de terminer le tournage en Écosse de son septième film, Ma vie ma gueule, avec Agnès Jaoui et Philippe Katerine », informe le site du CNC. Ce film sortira en salles en 2024.
Vigo d’honneur pour Claire Simon
Aussi, en 2023, un Vigo d’honneur est attribué également à Claire Simon. Cette réalisatrice qui s’amuse à brouiller les pistes entre documentaire et fiction. Pour mieux traquer le romanesque dans la vie réelle et insuffler une touche du quotidien dans ses fictions. Tout en entremêlant des portraits de femmes d’âges différents.
Alors que la Bibliothèque publique d’information – BPI du Centre Pompidou lui dédie une rétrospective de ses documentaires, son dernier film Notre corps est en salles depuis le 4 octobre.
Or Claire Simon est née en 1955 à Londres (Angleterre) puis elle immigre en France, dans le Var. Ensuite grâce à son travail d’écrivaine publique, elle sait écouter, recueillir, retranscrire. Et voilà que son désir de raconter des histoires l’a conduite sur la voie du cinéma. Étant monteuse et scénariste, Claire a cette manière à elle de tourner et mieux exprimer son art.
Qui est-ce Jean Vigo ?
Jean Vigo (1905 – 1934) est le père du réalisme poétique. À son époque, ce réalisateur est victime de la censure. Car il avait sa façon unique de filmer les gens, pour lutter contre l’injustice sociale. Puis, après la Première Guerre, Jean Vigo est mis en valeur grâce aux ciné-clubs, à Henri Langlois (1914 – 1977) et à sa Cinémathèque française, à la Nouvelle Vague. Mais aussi par l’appui du Brésilien Paulo Emilio Sales Gomes (1916 – 1977), son premier biographe et créateur de la Cinemateca brasileira à São Paulo.
Car Jean Vigo est mort tôt, en pleine ascension, à l’âge de vingt-neuf ans. Mais les quatre films qu’il réalise influencent plusieurs cinéastes. Aussi par sa manière d’être et de filmer Vigo fascine complètement le grand François Truffaut (1932 – 1984). Ce réalisateur raconte : « J’ai eu le bonheur de découvrir les films de Jean Vigo en une seule séance, un samedi après-midi de 1946, au Sèvres-Pathé. Grâce au Ciné-club de la chambre noire animé par André Bazin… J’ignorais en entrant dans la salle jusqu’au nom de Jean Vigo. Mais je fus pris aussitôt d’une admiration éperdue pour cette œuvre dont la totalité n’atteint pas deux cents minutes de projection. »
Le Prix Jean Vigo
Le nom de Jean Vigo évoque à la fois le cinéma comme moyen d’expression total et les difficultés auxquelles se heurte un jeune auteur, pour réaliser librement son film.
Alors le Prix Jean Vigo est imaginé par Armand-Jean Cauliez (1918 – 1992). Puis il est fondé en 1951 par Claude Aveline (1901 – 1992), exécuteur testamentaire de Jean Vigo, entouré des proches du cinéaste dont sa fille Luce. Ensuite, en 1991, sous l’impulsion notamment de la photographe-réalisatrice avant-gardiste Agnès Varda, l’Association Prix Jean Vigo est créée pour gérer les activités autour des Prix.
À noter que la cérémonie de remise des prix prévue le 18 octobre, et reportée à cause des grèves au Centre Pompidou, n’a lieu que le 21 novembre. Et, ce, au Centre Wallonie-Bruxelles 46 rue Quincampoix – 75004 Paris.
La Rivière en salles
Bref quant au documentaire La Rivière de Dominique Marchais, lauréat du Prix Jean Vigo, il est diffusé en avant première ce 13 novembre à la Cinémathèque du Centre Pompidou. Et ce film de cet ex-journaliste du magazine Les Inrockuptibles sortira en salles le 22 novembre.
Bon programme à voir !
NOLDS.