La Palme d’or de Cannes 2023 en salles

Anatomie d’une chute de la brillante Justine Triet enfin dans nos salles.

LA PALME D’OR du Festival de Cannes 2023 récompense le magnifique film Anatomie d’une chute. Car ce film excelle par la maîtrise cinématographique, le traitement du scénario, la direction du casting, la lumière, la bande son. Sans oublier qu’Anatomie d’une chute a un casting majeur. Dont l’étonnante allemande Sandra Hüller. Qui est aussi à l’affiche du formidable The Zone of interest de Jonathan Glazer, lauréat en 2023 du Grand prix du Festival de Cannes et du prix CST de l’Artiste-Technicien.

Justine-Triet-réalisatrice
Justine Triet ©Anatomie d’une chute

Or sa réalisatrice, la talentueuse Justine Triet est également l’épouse du grand cinéaste Arthur Harari (dans le rôle du journaliste télé). Et ce couple de scénaristes d’Anatomie d’une chute, qui sait accorder si bien métier et vie familiale, a deux filles. En outre, à Cannes, en 2021, Harari a présenté le magnifique Onoda – 10.000 nuits dans la jungle tourné en Japonais.

La Palme d’or de Cannes 2023 : évidente

Ainsi cette Palme d’or à Anatomie d’une chute est bien méritée. Car la cinéaste diplômée des Beaux-Arts de Paris a réalisé une œuvre bien réussie d’une très belle plasticité artistique.

Samuel-Theis-et-Sandra-Hüller
Samuel Theis et Sandra Hüller ©Anatomie d’une chute

Par ailleurs, suite à sa diffusion, le 22 mai au Théâtre Lumière, ce prix suprême offert à Anatomie d’une chute a été déjà prévu lors des diverses discussions à Cannes. Comme, par exemple, dans celles de l’équipe de Regardinfos.com avec des membres de la CST ou de La Semaine du Son.

Anatomie d’une chute – le film

Milo-Machado-Graner-acteur
Daniel (Milo Machado Graner) ©Anatomie d’une chute

Ainsi dans Anatomie d’une chute Justine Triet met en scène un couple fusionnel avec deux égos qui rivalisent. Ici il s’agit de Sandra Voyter (Sandra Hüller), une romancière à succès, et Samuel Maleski, (Samuel Theis, réalisateur de Petite nature, applaudi à Cannes en 2021) un bon professeur qui souhaite devenir écrivain. Le couple a un enfant, Daniel (l’excellent Milo Machado Graner), 11 ans, malvoyant suite à un accident. Alors, depuis ce jour là le père se culpabilise. Tandis que la mère lui en veut.

Puis, un jour, à la montagne, le pire arrive. Samuel chute du balcon de leur chalet. Et c’est Daniel, avec son chien Snoop (l’adorable Messi, un boarder collie, noir et blanc, aux yeux bleus, Palm Dog à Cannes 2023), qui le retrouve sans vie sur la neige.

Voilà donc un film qui questionne sur la vie du couple, la charge mentale, le respect des sentiments de chacun. Résultat : il fait réfléchir !

Tribunal-du-film-Anatomie-d'une-chute
Tribunal ©Anatomie d’une chute, Le Pacte

Des scènes chocs

Accident ? Homicide ? Suicide ? Une enquête est ouverte. Alors dans le procès la vie de cette famille va être décortiquée dans les moindres détails. C’est-à-dire surtout celle de Sandra. Car, du coup c’est elle qui va affronter ce moment doublement pénible avec leur fils Daniel.

Sandra-Hüller-actrice
Sandra Hüller ©Anatomie d’une chute

Où le virulent avocat général est interprété par le remarquable Antoine Reinartz. Alors que Swann Arlaud joue au contraire tout en belle subtilité l’avocat de Sandra, maître Vincent Renzi. Parmi d’autres acteurs de ce beau casting, dans le rôle de Monica, marraine de Daniel, la touchante réalisatrice Sophie Fillières (1964 – 2023) qui nous a quitté le 31 juillet.

Sans oublier des scènes prenantes, intéressantes, et même drôles. Telle que celle au Tribunal sur la chute de Samuel. Expliquée remarquablement par une criminologue (Anne-Lise Heimburger) et illustrée par une maquette du chalet. Pour envisager les possibles positionnements de la chute de Samuel.

La Palme d’or – un grand film de Justine Triet

Ainsi cette fiction en dit long sur les relations humaines et les rapports familiaux avec ses joutes.

Bref, situé entre thriller, drame, film de procès ou en forme de documentaire, Anatomie d’une chute est un film captivant.

Et il est, surtout, à ne manquer sous aucun prétexte.

En salles depuis le 23 août.

NOLDS.