«L’École buissonnière» de Nicolas Vanier
L’École buissonnière, est un très beau film de Nicolas Vanier à ne pas manquer.
Ce long métrage raconte l’histoire d’un orphelin, âgé d’environ 13 ans qui part vivre à la campagne. Au cinéma à partir du 11 octobre 2017.
Dans l‘École buissonnière, Nicolas Vanier met en vedette non seulement la Sologne, animée d’un excellent casting d’acteurs professionnels et d’amateurs, mais aussi les animaux. Car cerfs, biches, renards, cochons, sangliers, oiseaux, ont même leur place au générique.
Lien : « L’École buissonnière » – bande annonce
L’École buissonnière : une histoire attachante
En effet l‘École buissonnière est une belle histoire d’amitié pleine de bonheurs. Ce film débute à Paris, en 1927. Avec la caméra qui suit une femme, Célestine (Valérie Karsenti). Célestine marche dans une rue, avant de sonner la cloche de la porte d’un orphelinat.
Quelques scènes plus tard Célestine est en compagnie du jeune Paul (Jean Scandel) dans une locomotive. Le train roule en direction de la Sologne, sur une ligne ferroviaire entourée d’une belle allée d’arbres.
Puis, dans le développement l’on apprend que dans le passé Célestine a connu la maman de Paul. Et elle est la seule personne que l’orphelinat a pu contacter, pour continuer à s’occuper de l’enfant.
De son côté, la gentille Célestine vit et travaille avec son garde-forestier de mari, Paul Borel (Éric Elmosnino), dans la propriété du comte de la Fresnaye (François Berléand).
Alors, c’est en Sologne, que le jeune adolescent va faire différents apprentissages. Peu à peu, il découvre la nature d’une belle région sauvage, avec sa forêt, ses oiseaux, sa rivière, ses poissons.
Un cerf majestueux
Mais dans cette forêt il y a aussi un cerf mythique magnifique, doté d’une ramure rare d’au moins 17 bois. Toutefois le comte de la Fresnaye est un grand amateur de chasse à courre.
De belles rencontres
Dans ce lieu, au fil du temps, Paul va connaître son premier amour, la jolie Bella (Ilona Cabrera) dont la beauté crève l’écran. Sans compter que le jeune homme va se confronter, bientôt, au secret du domaine de la Fresnaye.
Cependant, auparavant, dans la forêt, Paul fait la connaissance de Totoche (joué par le remarquable François Cluzet). C’est est un braconnier inventif, rusé, insaisissable. Un être libre, farceur, grand amoureux de la nature, par conséquent c’est un grand expert de la forêt, de la chasse et de la pêche. Ce personnage attachant, amateur de la «bonne omelette aux girolles sur un lit de beurre clair» de Célestine. Totoche vit dans un vieux bateau, plein d’inventions très pratiques, qui rappelle quelque part la maison de «doc» dans le «Retour vers le futur», de Robert Zemeckis.
Alors Totoche initie Paul non seulement aux secrets de la forêt mais aussi aux rapports entre la vie et la mort. C’est ainsi qu’il lui apprend, par exemple, que pour se nourrir le renard tue le faisan. Le faisan mange les insectes ainsi que les insectes mangent d’autres insectes et des plantes.
La Sologne et ses atouts
Les jours se suivent. Ensemble les deux amis passent de bons moments. Ils partent à la pêche. Ils attrapent, parmi d’autres beaux poissons, un «seigneur de la Loire». Suite à un ballet où le fil de la canne à pêche dessine des courbes, qui s’envolent dans l’espace, avant de pénétrer, avec une mouche piégée dans l’hameçon, dans l’eau translucide de la rivière.
Ainsi ce film met en valeur le patrimoine français étant donné que c’est un hommage à la Sologne. Cette région où le réalisateur «amoureux de la nature et de la vie sauvage» a passé son enfance dans la ferme familiale. Ici il met la Sologne en tant que fil conducteur autant que Célestine.
Un bel exemple de tolérance
Aussi dans l’École buissonnière, Nicolas Vanier souligne le plaisir de la tolérance. À travers les liens d’amitié visibles entre le Comte de la Fresnaye et un chef gitan (Alif Ben Badra), symbolisés par l’accueil de sa tribu sur les terres du Comte. Où les gens du voyage campent, expriment leur joie, s’approvisionnent en gibier en toute liberté.
À noter parmi d’autres moments d’émotion, une séquence de chasse à courre organisée par Bertrand (Thomas Durand), le fils mal aimé du Comte.
L’École buissonnière : un film lumineux
Résultat, l’École buissonnière est un très beau film porté par de belles images, pourvues d’une superbe lumière.
C’est par dessus tout un film poétique, parfois drôle, parfois triste. Enrichi de quelques plans de coupe émouvants avec de superbes oiseaux. Comme ce splendide couple de Martin-pêcheurs habillé de plumes bleu turquoise métallisées, sur des tons orange-potiron. Ou encore des scènes simples au marché, ou au café du coin. Ces lieux d’échanges où tout se passe et qui donnent vie à un village.
Un réalisateur ambassadeur de la nature
En effet au-delà d’être écrivain et photographe, Nicolas Vanier est aussi une personne sensible à l’environnement.
Ainsi le réalisateur se défini lui même : «Je ne suis ni un scientifique, ni un homme politique. Je suis un témoin. Un ambassadeur de la nature que je prétends bien connaître, pour avoir sillonné les immensités sauvages du Grand Nord pendant 30 ans. Alors ce que j’ai vu m’a donné envie d’agir. Aujourd’hui, je veux en quelque sorte rendre à la nature ce qu’elle m’a donné. C’est à cela que mes rêves de films, de voyages, de livres sont désormais consacrés. La solution vient de chacun d’entre nous. Nous en sommes capables.»
Bref l’École buissonnière c’est une belle réussite, qui a tout pour plaire. Un film à voir pour s’offrir un moment de vrai bonheur !
NOLDS.