« Mission régénération » en salles ce mercredi 9 novembre

Un documentaire du couple d’américain Josh Tickell et Rebecca Harrell Tickell. Où, avec des actions faciles et qui marchent, l’acteur Woody Harrelson défend la régénération des sols pour piéger le carbone (CO2). Aussi la charmante Patricia Arquette est là, afin d’aider la Planète.

Mission régénération révèle Woody Harrelson dans son rôle d’activiste et défenseur de la Terre, après sa performance dans Sans filtre – palme d’or au Festival de Cannes 2022.

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Woody Harrelson ©Mission régénération

Or, ici, l’acteur aux yeux bleus mer enregistre la voix off de Mission régénération. Et c’est elle, en fil conducteur, qui donne le ton au documentaire.

Au-delà de son noble propos, ce film instructif est remarquable par la qualité de ses images, de la bande son. L’on entend même le petit bruit de l’arrachage d’une motte de terre qui se détache avec la plante et ses racines.

Des images époustouflantes

Mission Régénération est parsemé de belles images avec des plans larges, plans rapprochés, gros plans, vues aériennes, ralentis et accélérés, palettes graphiques animées et écrans partagés.

Où le spectateur voit des images magnifiques de notre Terre. Comme ces archives du ciel et de la Planète bleue fournis par la NASA. Éclatement de foudre, orage et tonnerre montrent la colère du ciel, puis une pluie de grêle, un lever de soleil. Aussi des images parlantes d’une nature époustouflante avec ses forêts, et des cartes postales de villes. Sans parler des propos très clairs et pertinents des divers intervenants.

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Régénérer le sol ©Mission régénération

Résultat : des solutions intelligentes, simples, évidentes, sont proposées pour régler le réchauffement climatique, nourrir tout le monde et assurer une meilleur santé pour tous. Du bonheur !

Mission Régénération est un film optimiste

Car le sol, grâce à son étendue et à sa capacité d’absorber de grandes quantités de gaz à effet de serre, est une solution sans effet secondaire pour le climat.

Certes il est impératif de « reconstituer les réserves d’eau douce pour nourrir le monde », dit Woody Harrelson. Mais, cela peut se faire de manière naturelle, sans avoir à construire des barrages monstrueux.

Ainsi notre sol pourra se régénérer de l’écoside en renversant le processus en cours. Malgré la maltraitance déjà subie suite à la mode des OGM, pesticides, ou herbicides au glyphosate. Comme, par exemple, l’usage du Roundup de Monsanto-Bayer qui, avec ses effets toxiques, n’est pas un poison que pour les mauvaises herbes.

De plus ces produits chimiques provoquent « le dessèchement du sol jusqu’à l’érosion, le transformant en poussière ». Car « les sols, les plantes et le climat sont connectés. Et sans plantes vivantes l’évaporation est trop importante », explique Ray Archuleta.

Franklin Roosevelt un vrai président écologiste

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Ray Archuleta, Scientifique du Sol, NRCS ©Mission régénération

Ray Archuleta fait partie du Service de Conservation des Sols – SCS. Le SCS fut créé aux États-Unis, en 1934, par l’intelligent président Franklin Delano Roosevelt (1882 – 1945) suite au sur-labourage qui a causé le Dust bowl. Une catastrophe écologique qui a laissé la terre cultivable nue et anéantie sur quelque 81 millions d’hectares. Alors Roosevelt décide de « mettre en place un système de coopération avec la nature. Plutôt que de poursuivre [des] anciennes méthodes s’opposant à elle ».

Ainsi depuis 31 ans, Ray guide les agriculteurs à réduire le travail du sol et à ne plus labourer. Pour ne pas tuer nos amis « les microbes qui vivent dans la couche poreuse entre la racine de la plante et la terre ». Tels les vers de terre.

Le Sol c’est la clé du succès pour le climat et nourrir la Planète

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Jeunes pousses sur terre saine ©Mission régénération

Voilà comment ce passionné, à la barbichette poivre et sel, pousse les gens à améliorer leur relation avec la Planète. Sans relâche, il se déplace. Il va de l’Alaska à Porto Rico en passant par Hawaï, avant de revenir chez lui, pour continuer à enseigner ces principes écologiques respectueux du sol. Par expérience, Ray est convaincu que le fait de « protéger le sol peut régler bien des problèmes actuels. [Parce que] un sol sain donne des plantes saines. Ainsi que des animaux, des êtres humains, de l’eau et un climat sains ».

Imiter la nature = gagner de l’argent

Pour cela il suffit de « comprendre le fonctionnement du sol et imiter la nature. Donc : pas de labourage. Aucun travail du sol. L’on plante directement. Et plus on réduit notre intervention, plus on gagne de l’argent ».

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Gabe Brown, éleveur défenseur des sols ©Mission régénération

Résultats édifiants d’un savoir perdu

Aussi l’éleveur Gabe Brown donne un témoignage frappant. Car les catastrophes, du Dakota du Nord, ont anéanti ses récoltes de 1995 à 1998. Mais cet homme baraqué n’a pas baissé les bras. L’Américain étudie l’écosystème des sols. Il lit les journaux du brillant président Thomas Jefferson (1743 – 1826) « pour comprendre comment on s’y prenait, auparavant, sans les produits de synthèse ».

Sol conventionnel à gauche et sol régénéré à droite
Sol conventionnel à gauche et sol régénéré à droite ©Mission régénération

Aujourd’hui, Gabe Brown compare son ranch avec le champ conventionnel de son voisin. Et il n’y a pas photo. Son champ est beau, bien vert et vivant. Tandis que la terre du voisin, subventionnée par l’État, est morte et complètement vidée de ses nutriments.

Mission Régénération et ses astuces

En fait ce documentaire prend de la hauteur. Car il fait réfléchir le spectateur face à divers exemples. Entre autres, en Chine, au plateau de Lœss. Où le chercheur-écologiste et cinéaste sino-américain John D. Liu montre des résultats épatants de régénération du sol.

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Chine, plateau de Lœss régénéré ©Mission régénération

Et en France l’ex-ministre de l’Agroalimentaire et de la Forêt (2012 – 2017) Stéphane Le Foll soutient que « le premier outil de l’agriculture c’est le sol ».

Alors qu’en Amérique, en Californie, Doniga Markegard, éleveuse régénératrice et auteure, corrobore et clame que la permaculture a changé sa vie. Car cette agriculture pérenne et respectueuse nourrit la Planète ainsi que les gens, tout en régénérant les ressources au lieux de les épuiser.

Aussi regroupés, avec les Markegard, des éleveurs holistiques gèrent plus de 3.200 hectares dans leur région. Ils organisent, par exemple, un plan de pâture de déplacement, afin que leurs vaches piègent le carbone régénérant la terre.

CO2 dans le cycle régénérateur

Du coup la boucle du cycle naturel du carbone est maintenue en équilibre. Les animaux et les plantes libèrent du CO2 dans l’atmosphère par la respiration. Tandis que les plantes l’absorbent par la photosynthèse. Et la biosphère régule ces échanges avec l’atmosphère.

Doniga-Markegard
Doniga Markegard avec l’une de ses filles ©Mission régénération

Pour l’expliquer Doniga enfonce son gros couteau, genre Crocodile Dundee, dans la terre pour ressortir une motte d’herbe. – « Avez-vous entendu ce petit bruit lors de l’arrachage ? », demande souriant la jolie blonde. « C’est le bruit des poils racinaires qui se détachent, comme lorsque le bétail broute l’herbe. Et sur des milliers et des milliers de mètres, ces poils racinaires sont interconnectés avec ceux de toutes les variétés d’herbes autour ».

À travers ces poils et le réseau mycorhizien le développement de la plante est optimisé. Ainsi « des milliards de vies se créent sous la forme de microbes, de nématodes [(lombrics). Au-delà de faire] revenir les oiseaux des prairies » explique Doniga. Alors c’est toute une vie sauvage et fertile qui s’épanouit.

Enfin, grâce à la photosynthèse la plante absorbe le CO2 dans l’atmosphère. Ce gaz passe par la plante au système racinaire, où il se transforme en humus. Car un sol en bonne santé a la capacité de transformer le dioxyde de carbone en humus lors que celui-ci rentre dans le cycle normal de la Nature.

Carbone source de vie

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dr Mark Hyman ©Mission régénération
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John Wick ©Mission régénération

Ce gaz, le dioxyde de carbone, que l’homme expire et la plante inspire « est la base de toute vie sur Terre », enchérit Woody Harrelson.

John Wick, de Marine Carbon Project, ajoute que nous sommes composés à 16% de carbone. Car nous consommons « des plantes et des animaux qui s’en sont nourris ». Par ailleurs le médecin de famille Mark Hyman, du Centre de Médecine Fonctionnelle de Cleveland, rappelle que le corps est « humain à 1% et microbien à 99% ».

Artistes et activistes

Mais Ray Archuleta s’inquiète surtout du manque d’éducation générale. En parcourant l’Amérique il est sidéré par le fait que les producteurs ne comprennent pas le fonctionnement du sol, ni les principes écologistes de base. Ils ne savent pas que « tout est fait de carbone : nous et les microbes du sol. Or le carbone c’est le moteur, c’est lui qui fait tourner le système ». Donc « il n’est pas nuisible », conclu Woody Harrelson.

Patricia-Arquette-actrice
Patricia Arquette ©Mission régénération

Comme Harrelson d’autres acteurs, tels Patricia Arquette et son frère David Arquette s’engagent pour le climat. Ils mènent des actions avec leur association Give love en Haïti, Ouganda, Zimbabwé.

Bref, Mission Régénération est un film pédagogique édifiant. À ne pas manquer et à diffuser largement.

Car il donne plein d’espoirs et tombe à pic pendant le grand sommet pour le Climat des Nations Unies, la COP 27. Où, paradoxalement, des chefs d’État se réunissent dans des salles climatisées pour parler du réchauffement climatique, à Charm El-Cheikh, en Égypte, depuis le 6 novembre.

NOLDS.